« En 20 ans, le Maroc a édifié une plateforme aéronautique de classe mondiale. Des acteurs de référence se sont implantés, des métiers nouveaux se sont développés et les chaines de valeur se sont fortement enrichies et consolidées », a déclaré, mardi, le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, à l’occasion de l’événement “Rendez-vous de l’industrie aéronautique”.

Sur les 142 acteurs aéronautiques que compte le Maroc, aujourd’hui, figurent les plus grands noms de l’industrie comme Boeing, Airbus, Safran, Hexcel ou encore Spirit.

Malgré le contexte particulier de la crise pandémique, ces opérateurs de renom ont choisi la plateforme aéronautique marocaine pour maintenir et élargir leurs activités. Le ministre a cité, en exemple, le groupe LPF qui vient d’inaugurer son nouveau site de dernière génération pour la production de pièces moteur de très haute technicité.

« Grâce à la vision et à la sollicitude permanente de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, le Maroc a gagné son positionnement comme partenaire des grands playeurs du secteur », a insisté le ministre, soulignant que « tous les avions commerciaux actuels volent avec au moins une pièce ‘Made in Morocco’ ». Ce qu’a conforté, de son côté, le président pour l’Afrique et le Moyen-Orient d’Airbus, M. Mikail Houari, qui a affirmé dans son témoignage qu’« il y a du Made in Morocco dans toutes nos familles d’avions ».

Dans son témoignage, à l’occasion de cet événement, le PDG de la division Boeing Aviation Commerciale (BCA), M. Stan Deal, s’est félicité du « partenariat de longue date qui remonte à plus de cinq décennies avec le Royaume », rappelant que cette union a donné naissance à la joint-venture « Matis aerospace » en association avec Safran et la RAM. « Cette joint-venture est en parfaite adéquation avec la Vision audacieuse de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui cherche à positionner le Maroc comme un acteur mondial dans le secteur aéronautique », a-t-il-affirmé, soulignant que ce partenariat s’est renforcé par la signature en 2016 d’un protocole d’accord qu’il a qualifié de « grande réussite » puisqu’il a permis au groupe d’ajouter 11 fournisseurs et « démontré que le Royaume du Maroc offre un excellent rapport qualité/prix et le distingue de bien d’autres pays ». M. Deal a assuré que Boeing continuera son chemin au Maroc : « Ensemble, on pourra relever les défis de l’aviation mondiale et soutenir les objectifs de croissance à long terme du Maroc et de Boeing. Nous aspirons à bâtir ensemble un avenir encore plus fort ».

Pour sa part, M. Olivier Andriès, directeur général de Safran, présent au Maroc depuis 20ans et employant plus de 3300 collaborateurs, a déclaré que la « force de la plateforme marocaine est dans la qualité de sa main-d’œuvre et ses cadres de grands talents, mais aussi dans sa stratégie industrielle volontariste et ses infrastructures de qualité offrant un cadre favorable pour les investisseurs étrangers ».

De son côté, le vice-président senior de Spirit, M. Scott McLarty, a estimé que le site du groupe à Casablanca est « stratégique » permettant au groupe de se développer davantage et d’avoir « accès à un écosystème solide ». « Je recommande fortement d’investir au Maroc », a-t-il-appelé. Spirit compte ainsi renforcer son investissement au Maroc par le triplement de la capacité de son site à Casablanca, selon le vice-président de Spirit, Stephen Orr, qui a pris part à la rencontre.

Témoignant également de son expérience, M. Thierry Merlot, président des régions Europe, Asie, Pacifique, Moyen-Orient et Afrique pour le marché aéronautique à Hexcel, leader mondial dans la fabrication de matériaux composites avancés, a indiqué que le groupe a investi plus de 20 millions de dollars au cœur de l’écosystème aéronautique marocain pour la construction d’une usine à Midparc. « Aujourd’hui, nous avons un site de fabrication compétitif répondant aux attentes très exigeantes de nos clients », a-t-il-affirmé, annonçant que le groupe prépare un projet d’extension d’un montant de 240 millions de dirhams, visant à doubler sa capacité et à générer plus de 200 nouveaux emplois.