Le projet phare du Groupe OCP en Ethiopie portant sur la construction d’une usine de fertilisants à Dire Dawa dans ce pays de l’Afrique de l’est, vient illustrer un partenariat florissant et très prometteur entre le Maroc et l’Ethiopie et un modèle à suivre en Afrique dans le cadre de la coopération Sud-Sud.

 

Ce projet de grande envergure, dont la convention avait été signée lors de la visite historique de SM le Roi Mohammed VI en Ethiopie en 2016 et qui vient d’être concrétisé il y a deux semaines à travers par la signature de la joint-venture entre l’OCP et le gouvernement éthiopien, est à même de contribuer considérablement à la transformation agricole de cet Etat africain, dont le secteur représente 40 pc de son PIB.

 

En vertu de cet accord, signé au Maroc par le groupe OCP et le gouvernement éthiopien en vue de l’implémentation de cette usine d’engrais à Dire Dawa pour un investissement total pouvant atteindre 3,7 milliards de dollars après la deuxième phase du projet, un complexe d’engrais sera mis en place en utilisant les ressources locales (gaz éthiopien et acide phosphorique marocain), selon le ministère éthiopien des Finances.

 

Ledit projet nécessitera un investissement initial estimé à près de 2,4 milliards de dollars US au cours de la première phase pour le développement d’une unité de production d’engrais de 2,5 millions de tonnes, combinant les produits Urée et NPK/NPS, et qui pourrait atteindre une capacité de production de 3,8 millions de tonnes par an, pour un investissement total pouvant atteindre 3,7 milliards de dollars US au cours de la seconde phase.

 

Pour le ministère éthiopien des Finances, ce projet contribuera de manière significative à satisfaire la demande croissante de l’Ethiopie en engrais, sachant qu’à partir de 2022, les importations de cette matière dans ce pays représenteront un milliard de dollars US et pourraient potentiellement atteindre les 2 milliards de dollars US en 2030.

 

Ce projet phare du Groupe OCP contribuera inéluctablement à la transformation agricole de l’Ethiopie, a affirmé la Commissaire éthiopienne aux investissements, Mme Leslie Neme, qui s’exprimait en fin de semaine lors du lancement à Addis-Abeba de la première édition de la plateforme de réseautage pour les investisseurs étrangers dans ce pays de l’Afrique de l’Est.

 

L’OCP est un modèle à suivre pour les autres investisseurs africains, a soutenu la responsable éthiopienne qui s’est dite optimiste de voir très bientôt l’impact de cet investissement sur l’économie du pays ainsi que sur celles d’autres Etats du Continent.

 

Ce projet constitue aussi une véritable illustration de la coopération florissante et soutenue entre le Maroc et l’Ethiopie, s’est réjouie de son côté l’Ambassadeur du Maroc à Addis-Abeba et à Djibouti, Mme Nezha Alaoui M’Hammdi.

 

« J’ai la ferme conviction que ce partenariat entre nos deux pays s’élèvera au niveau distingué », a ajouté Mme Alaoui M’Hammdi qui a rappelé la visite historique de SM le Roi Mohammed VI en Ethiopie en 2016, au cours de laquelle 12 importants accords dans différents secteurs ont été signés.

 

Ce partenariat reflète, si besoin est, « le fort engagement du Royaume et la vision clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI de renforcer la coopération avec les Etats africains, de montrer le modèle de la coopération sud-sud entre le Maroc et les Etats africains frères, notamment dans un domaine extrêmement important et capital pour nous tous, à savoir celui de la souveraineté alimentaire », a encore souligné la diplomate marocaine.

 

L’Ethiopie et le Maroc sont devenus, grâce à une volonté inébranlable et à des efforts soutenus, deux partenaires stratégiques non seulement au niveau continental mais également à l’échelle internationale, a noté Mme Alaoui M’Hammdi, réaffirmant que le Maroc aspire à ce que son partenariat avec Addis-Abeba puisse être érigé en un modèle à suivre, d’autant plus que les deux pays partagent la même vision du développement de l’Afrique ainsi que de la coopération Sud-Sud.

 

En 2018, la Fondation OCP avait lancé une Caravane Agricole qui a concerné 4 régions de l’Ethiopie, afin de compléter la carte de fertilité des sols éthiopiens.

 

Cette Caravane visait à renforcer les capacités techniques et scientifiques des petits fermiers et des cadres agronomes du ministère éthiopien de l’agriculture, en matière de bonnes pratiques agricoles, axées sur la fertilisation raisonnée des cultures.

 

Plus de 100.000 hectares devaient être cartographiés durant la phase pilote du projet, avec plus de 1.000 échantillons composites de sol prélevés et analysés.