La création des entreprises au Maroc a connu une dynamique soutenue en 2022 et ce, malgré les deux chocs de l’inflation et du conflit Ukraine-Russie qui ont marqué l’année.

Portée notamment par les programmes et chantiers d’envergure lancés par le Maroc pour renforcer le tissu entrepreneurial national, ainsi que par l’amélioration continue du cadre, cette dynamique a touché la majorité des secteurs économiques.

A en croire les récents chiffres de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), 77.322 entreprises ont été créées durant les dix premiers mois de cette année. Ces entreprises sont des personnes morales (52.968) et des personnes physiques (24.354), précise l’Office.

Par secteur, c’est le commerce qui domine avec une part de 36,42% des entreprises créées, suivi du bâtiment et travaux publics (BTP) et activités immobilières (17,72%), des services divers (17,48%), des transports (8,88%), des industries (7,12%), des hôtels et restaurants (6,46%), des technologies d’information et de communication (2,59%), de l’agriculture et pêche (2,22%) et des activités financières (1,1%).

2022: l’année de la promotion de l’entrepreneuriat par excellence

Bien que l’économie marocaine faisait face à un ralentissement et des défis majeurs, notamment la flambée des cours des matières premières et de l’énergie, la promotion de l’entrepreneuriat n’a pas été perdue de vue.

Ainsi, une convention a été signée en mars dernier afin d’améliorer les services bancaires à même de soutenir les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) et ce, par l’augmentation de la partie seuil des prêts du programme « Tamwilcom » et la prolongation de la période de remboursement des prêts « Oxygène » « Relance » jusqu’à trois ans.

Le même mois, l’exécutif a lancé Forsa, un projet de mentorat qui vise à appuyer les entrepreneurs marocains et stimuler l’emploi.

Ce programme, qui se présente comme une solution permettant aux aspirants entrepreneurs d’obtenir des financements, alloue un budget de 1,2 milliard de dirhams (MMDH) pour aider plus de 10.000 porteurs de projets dans tous les secteurs durant l’année en cours.

De son côté, le programme Awrach, qui avait atteint son stade opérationnel le 19 février, vise à stimuler la création des emplois directs. Ce chantier de taille, basé sur le soutien de projets d’entreprises, de coopératives et d’associations, cible 250.000 bénéficiaires, dont les emplois ont été touchés par la pandémie.

Ces mesures d’accompagnement, qui ont fait leurs preuves durant les mois écoulés de l’année 2022, sont ainsi des générateurs de concurrence et des moteurs de l’évolution et de l’amélioration de la qualité de vie des citoyens.

En effet, la vitalité de la création des entreprises réside dans le fait que ces organisations s’adaptent plus facilement aux nouvelles technologies, car leur planification et leur gestion ne nécessitent pas un grand capital.

Ces entreprises nouvellement créées doivent toutefois endurer des marchés hautement concurrentiels et pour cela elles doivent parvenir à un développement commercial qui tient compte du renforcement du leadership, de la gestion des connaissances et de l’innovation.

À cet égard, Redouane El Haloui, président de la Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring (APEBI), a affirmé qu’un impact positif peut être atteint dans l’écosystème entrepreneurial en reconnaissant les capacités du capital humain, soulignant l’importance de l’esprit d’entreprise et des entrepreneurs en tant que contribution à la croissance de tout pays.

Pour lui, il est important d’offrir des opportunités concrètes aux jeunes talents afin de permettre à la scène start-up nationale de poursuivre ses ambitions de construction d’un écosystème intégré.

« Des entreprises dynamiques et en croissance stimulent les économies, aident à créer des emplois, à stimuler la productivité et à augmenter les revenus. C’est pourquoi il est essentiel d’accompagner les porteurs de projets et les entreprises de toutes tailles pour qu’elles puissent grandir et profiter des avantages qu’apporte une exploitation à plus grande échelle », a-t-il expliqué.

Pour l’année prochaine, le gouvernement avait annoncé, rappelons-le, son intention de poursuivre le financement des programmes d’incubateurs d’entreprises comme moyen de stimuler l’employabilité, dans le cadre de la loi de finances 2023.