La croissance de l’économie nationale a baissé à 2,1% au quatrième trimestre 2019 après avoir été 2,8% le même trimestre de l’année précédente, sous l’effet en particulier, de la baisse de la valeur ajoutée du secteur agricole à (-5,2%) et d’une faible croissance de celle des activités non agricoles de 3%.

Cette croissance a été tirée par la consommation finale et les exportations des biens et services dans le contexte d’une baisse d’inflation et du besoin de financement de l’économie nationale en amélioration.

En attendant l’arrêté des comptes annuels provisoires en juin prochain, l’année 2019, avec cette évolution de l’économie nationale au quatrième trimestre, devrait se terminer avec une croissance de l’ordre de 2,2%, inférieure de 0.1 point par rapport à la prévision faite par le HCP en Janvier 2020.

 Une croissance économique soutenue par les activités non agricoles

La valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a enregistré une baisse de 5,1% en volume au cours du quatrième trimestre de l’année 2019, au lieu d’une hausse de 2,1% réalisée durant la même période en 2018. Ceci s’explique aussi bien par la baisse de l’activité de l’agriculture de 5,2% au lieu d’une hausse de 3,5% une année auparavant, qu’à celle de la pêche de 3,6% au lieu d’une baisse de 14,3%.

De son côté, la valeur ajoutée du secteur secondaire, en volume, a connu un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 3% le même trimestre de l’année précédente à 2,8%.  Ceci résulte de l’amélioration des valeurs ajoutées :

  • de l’industrie d’extraction de 3,2% au lieu de 0,4% ;
  • du bâtiment et travaux publics de 1,8% au lieu d’une baisse 0,8% ;

et de ralentissement du rythme d’accroissement de celles :

  • de l’électricité et eau de 5% au lieu de 6% ;
  • des industries de transformation de 2,7% au lieu de 4,2%.

La valeur ajoutée du secteur tertiaire, en revanche, a enregistré une augmentation de 3,3% au lieu de 2,5% le même trimestre de l’année 2018, marquée par une amélioration des activités:

  • des services rendus par l’Administration Publique générale et la sécurité sociale, avec 4,8% au lieu de 2,4%;
  • du commerce avec 2,8% au lieu de 2%;
  • du transport, avec 2,7% au lieu de 1,8% ;
  • des services financiers et assurances, avec 2,7 % au lieu de 1,6%;
  • des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale, avec 2,1% au lieu d’une stagnation.

Et ce, malgré le ralentissement de la croissance des activités:

  • des hôtels et restaurants, à 3,7% au lieu de 5,8%;
  • des services rendus aux ménages et aux entreprises, à 3,6% au lieu de 4,4%;
  • des postes et télécommunications, à 1,9% au lieu de 2,1%.

Au total, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu, ainsi, une hausse de 3% au lieu de 2,5% le quatrième trimestre de l’année 2018.

 
Dans ces conditions, avec le net ralentissement de l’accroissement des impôts sur les produits nets des subventions à 2,5% au lieu de 4,8%, le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume s’est accru de 2,1% durant le quatrième trimestre 2019 au lieu de 2,8% une année auparavant.

Taux d’inflation en baisse

Aux prix courants, le PIB a connu une augmentation de 2,4% au lieu de 3,9% une année auparavant, dégageant ainsi une augmentation du niveau général des prix de 0,3% au lieu de 1,1%.

Une croissance soutenue par la consommation finale et les échanges extérieurs 

  • Une demande intérieure en quasi-stagnation

La demande intérieure s’est accrue de 0,1% au quatrième trimestre 2019 au lieu de 3,2% la même période de l’année 2018, contribuant ainsi pour 0,1 point à la croissance économique nationale au lieu de 3,5 points.

Les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 1,8% au lieu de 3,7%, contribuant pour 1 point à la croissance au lieu de 2,1 points. De son côté, la consommation finale des administrations publiques a affiché une augmentation de 2,5% au lieu de 4,6%, avec une contribution à la croissance de 0,5 point au lieu de 0,8 point.

En revanche, l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation de stocks) a enregistré une baisse de 3,8% au lieu d’une hausse de 1,6%, avec une contribution négative à la croissance de (-1,3) point au lieu de 0,6 point, durant le même trimestre de l’année précédente.

  • Une contribution positive des échanges extérieurs

Les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution positive à la croissance, se situant à 1,9 point au lieu d’une contribution négative de 0,6 point le même trimestre de l’année précédente. Les exportations de biens et services ont affiché une hausse de 5,3% durant le quatrième trimestre 2019 au lieu de 5,2% une année auparavant, avec une contribution à la croissance de 2,1 points au lieu de 2 points. Les importations ont connu, pour leur part, un ralentissement à 0,4% au lieu de 5,4%, avec une contribution négative de   (-0,2) point au lieu de (-2,6) points une année passée.

Besoin de financement en amélioration

Avec une augmentation de 4,6%  des revenus nets reçus du reste du monde au lieu d’une baisse de 7,7% durant le quatrième trimestre 2018, le revenu national brut disponible a progressé de 2,5% au quatrième trimestre 2019 au lieu de 3,2% l’année précédente.

Compte tenu de l’accroissement de 2,4% de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 4,2% enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 29,8% du PIB au lieu de 29,7%.

L’investissement brut (formation brute du capital fixe et variation des stocks) a représenté 33,6% du PIB au lieu de 35,8% durant le même trimestre de l’année précédente. Le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi amélioré par rapport au quatrième trimestre 2018 passant de 6,2% du PIB à 3,8%.