« De l’intelligence en ville à la ville intelligente : les nouveaux paradigmes » est le thème central de la 2ème édition du Congrès International des Territoires Innovants (CITI-2020), dont les travaux ont été ouverts, vendredi, à Essaouira.

Initié conjointement par l’Ecole Supérieure de Technologie (EST) d’Essaouira relevant de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech et le Centre International de Recherche et de Renforcement des Capacités (CI2RC) en collaboration avec plusieurs partenaires, cet événement scientifique et académique de grande envergure, dont la séance d’ouverture a été rehaussée par la présence de M. André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi et Président-Fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, se veut un rendez-vous scientifique majeur de la ville d’Essaouira ainsi qu’un lieu d’échange, de dialogue, d’analyse et de débat autour de la thématique de la « Smart City ».

Ce Conclave, qui se poursuit jusqu’au 22 novembre avec la participation d’un parterre d’universitaires, de chercheurs, de scientifiques et d’experts nationaux et étrangers ainsi que d’acteurs locaux et régionaux, s’assigne pour principaux objectifs de mener une réflexion multidisciplinaire sur le concept de la ville intelligente, plus précisément sur les soubassements conceptuels et théoriques de la Smart City, et de scruter la robustesse de ce paradigme à faire face aux défis contemporains et à relever le défi du développement social, économique, politique et environnemental.

Ainsi, une panoplie de conférences, de tables rondes et de sessions parallèles figurent au menu de ce Congrès, qui vont aborder, entre autres « The Revolution Cities through A.I Standards », « Transition vers des villes et territoires durables : Rôles des collectivités locales ? », « Ville intelligente à l’ère du digital », « Smart city : concept et modèles », « Ecosystème entrepreneurial et Smart City », « Environnement, santé et forêts : entre pluralité d’enjeux et opportunités de transformation », « des Smart Cities : rôle de l’intelligence collective ».

« Urbanisme, architecture et paysage ou Green building : entre modernisation intelligente et préservation d’héritage », « Energie et mobilité durable : vers la transformation des contraintes en opportunités de développement », « Expériences des villes africaines en matière de la Smart City », « Eau et irrigation intelligente », « Tourisme, patrimoine et innovation: des leviers de développement à l’ère de la Smart City », sont autant de thèmes qui seront aussi décortiqués par les participants au CITI-2020.

Le phénomène d’urbanisation rapide, que ce soit dans les pays développés ou en développement, soulève des défis importants au niveau économique, social mais également environnemental, estiment les organisateurs, notant que la ville, densément peuplée, déconcertante et de plus en plus technophile, est le champ de toutes les compétitions, les démesures et les controverses.

Selon eux, la ville n’est pas un sujet ou un objet comme les autres, encore davantage celui de la « Smart City » dont la révolution technologique récente semble être un facteur fondateur. Ainsi, expliquent-ils, elle est une thématique complexe, qui invite à la rencontre peu fréquente de disciplines et de paradigmes pluridisciplinaires : sciences de l’ingénieur et/ou sciences humaines et sociales, sachant que chacune des disciplines apporte des explications sur les dimensions infrastructurelle et supra-structurelle de la ville.

Aujourd’hui, il n’est plus à démontrer l’intérêt porté aussi bien par les chercheurs que par les acteurs socio-économiques, notamment les décideurs et les acteurs locaux, au concept de la Smart City, un concept ayant le vent en poupe malgré l’absence de vision universellement partagée, sachant que les premiers travaux sur les villes intelligentes ont été menés, sous plusieurs angles, depuis les années 1990 grâce à un certain nombre de projets de recherche qui font ressortir que ce thème est devenu un sujet de débat intense et de controverse au cours des dernières années.

Etant un phénomène complexe, il constitue aussi un domaine de recherche interdisciplinaire combinant à la fois des approches d’aménagement du territoire, de géographie économique, d’économie du savoir et de technologie urbaine ainsi que de marketing.

Toutefois, la recherche scientifique sur la Smart City est encore en construction malgré les progrès qui structurent ce champ, l’absence d’unanimité quant à la définition du concept représentant la principale critique et incitant la plupart des chercheurs à mettre en évidence de nombreuses facettes et caractéristiques de la ville intelligente.

Ces constats, précisent les organisateurs, invitent à formuler un certain nombre de questionnements à savoir : qu’est-ce que la Smart City ? Quelles sont les principales caractéristiques d’une ville intelligente ? Quelle est la démarche à mettre en oeuvre pour stimuler l’intelligence dans la ville ? Quels sont les leviers d’une ville intelligente ?.