Abdelmajid Iraqui Houssaini, Président du Directoire JLEC

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    INFOMEDIAIRE : Jorf Lasfar Energy Company ( JLEC ) figure parmi les premiers acteurs privés dans la production d’électricité au Maroc, demeure aujourd’hui le plus grand partenaire de l’état dans le domaine énergétique, pouvez-vous nous dire comment se porte le secteur énergétique en matière de demande et de production au Maroc ?
     
    Abdelmajid Iraqui Houssaini : Dans un contexte de développement économique soutenu, la demande nationale du Maroc en termes d’énergie s’est considérablement accrue d'où la nécessité d'assurer la sécurité d'approvisionnement et l'accès à l'énergie à des prix qui préservent le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité des entreprises.
     
    Depuis 2002, la consommation électrique connaît ainsi une augmentation moyenne de 7% par an. Dans les prochaines années, les besoins vont encore s’accroître fortement et la demande devrait doubler d’ici 2020 et quadrupler d’ici 2030 ! 
     
    Actuellement le Maroc dispose d’une puissance électrique installée de 6 677 MW. Avec 20% de cette puissance installée, JLEC produit 38% de l’électricité et représente effectivement le premier producteur privé d’électricité du Royaume et le premier fournisseur de l’ONEE.
     
     
    INFOMEDIAIRE : En tant qu’entreprise citoyenne engagée, quelles sont les actions que vous avez déployées en vue du développement du secteur de l’environnement et de la santé au Maroc ?
     
    Abdelmajid Iraqui Houssaini : JLEC a effectivement toujours été une entreprise très engagée à la fois sur le plan sociétal dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la culture, mais également pour la préservation de l’environnement. 
    Nous agissons beaucoup sur notre région d’El Jadida, mais également sur le plan national, en étroite collaboration avec les autorités et en soutenant de nombreuses ONG. Cela se traduit chaque année par des actions ciblées à travers des ONGs qui font un travail remarquable en la matière.
    Nous intervenons également beaucoup pour soutenir l’éducation, la scolarisation et sensibiliser la population à la préservation de l’environnement. 
    Sur ce plan, nous sommes nous même très vigilants et veillons à contrôler notre propre impact écologique. La centrale thermique de JLEC répond ainsi aux meilleures normes internationales, exigées par les grands bailleurs de fonds, en termes d’hygiène et sécurité, mais aussi de recyclage de ses déchets solides et de contrôle permanent de la qualité de l’air et des eaux.
     
     
    INFOMEDIAIRE : Pouvez-vous revenir sur la toute récente introduction en Bourse de Jorf Lasfar Energy Company (JLEC) ? 
     
    Abdelmajid Iraqui Houssaini : L’introduction en Bourse est une étape très importante du développement de Jorf Lasfar Energy Company, filiale du groupe TAQA, qui est un leader de l’énergie sur le plan mondial.
     
    En ouvrant ainsi notre capital aux investisseurs marocains et aux grands institutionnels, nous cherchons, et c’est primordial, à ancrer JLEC dans le tissu économique marocain. Cet ancrage doit se faire sur trois plans : en institutionnalisant l’entreprise, en développant sa notoriété auprès du grand public et en développant plus généralement la confiance !
     
    Lors de la période pré-IPO, nous avons déjà réalisé une opération de placement privé de 500 millions de dirhams auprès de 3 grands institutionnels de la place (RMA Watanya, SCR et MCMA). Le reste de l’opération, soit 1 milliard de dirhams, s’adresse désormais à l’ensemble des investisseurs, institutionnels et particuliers, désireux d’investir dans une action dite de fond de portefeuille, au rendement solide. Un rendement assuré à la fois par un contexte porteur (dont je vous parlais tout à l’heure) et un cadre contractuel d’activité sécurisé par nos accords de long termes passés avec l’ONEE et qui nous mènent jusqu’en 2044 pour l’activité de JLEC 5&6.
     
    Ainsi nous annonçons dès 2014, une redistribution de dividendes à l’ensemble de nos actionnaires, historiques et nouveaux.
     
     
    INFOMEDIAIRE : Suite à l’accord signé en 2009 entre TAQA/JLEC et l’ONEE, la construction de deux unités de production électrique a été lancée sur le site de Jorf Lasfar, qu’en est-il de ces grands chantiers ? 
     
    Abdelmajid Iraqui Houssaini : Pour accompagner cette évolution du secteur et apporter une réponse effective et immédiate à l’augmentation des besoins du Royaume, nous avons depuis 2009 investi de manière considérable : TAQA a levé 1,4 milliards de dollars en multi-devises et investi 1,6 milliards USD (soit 13 milliards de dirhams) entre 2009 et 2012 pour le développement de deux nouvelles unités de production sur notre site de Jorf Lasfar. 
     
    Ces unités 5&6 vont représenter une capacité supplémentaire de production de 700 MW, portant notre capacité totale à 2056 MW. A plus de 92% d’état d’avancement, elles vont entrer en fonction au premier semestre 2014. JLEC produira alors plus de 50% de l’électricité du pays !
     
     
    INFOMEDIAIRE : Quelles sont vos ambitions en termes de production électrique pour les années à venir ?
     
    Abdelmajid Iraqui Houssaini: Notre ambition est d’accompagner dans le temps le développement du Plan Énergétique du Royaume. Nous le faisons déjà en développant nos capacités de production. Nous le ferons encore en restant ouverts à toute autre opportunité de développement, dans le cadre de l’ouverture de ce secteur aux entreprises privées, et cela peut concerner le charbon, comme d’autres sources d’énergie.
     
     
    INFOMEDIAIRE : Avez-vous des plans de développement en Afrique à moyen et long terme ?
     
    Abdelmajid Iraqui Houssaini : TAQA est une multinationale présente sur 4 continents, 11 pays, 3 300 employés, un total bilan de 33 milliards de dollars… La vision de développement de la holding est globale et mondiale, ce qui inclut bien évidemment le continent africain qui connaît lui-même actuellement de très fort taux de développement et détient d’importantes ressources énergétiques.
    Nous sommes actuellement présents dans plusieurs pays de la région MENA et au Ghana, dans les secteurs de la production d’électricité (et du dessalement d’eau de mer au Moyen Orient). 
    Nous restons attentifs à toute autre bonne opportunité de développement dans cette région, que cela soit dans les secteurs du pétrole et du gaz, de l’électricité et de l’eau, ou de toute autre solution énergétique alternative.