Bachir Baddou, Directeur Général de la FMSAR

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    Infomediaire : Vous en êtes à la deuxième édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance, pourrions nous avoir dans un premier temps un léger Insight sur le secteur  et son évolution en terme de croissance durant l’année écoulée ? 
     
     
    Bachir Baddou: Nous sommes très satisfaits au regard des résultats de l’année puisque notre secteur a enregistré une évolution de l’ordre de 6,31 %, bien supérieure à la croissance du PIB, ce qui contribuera sans aucun doute à améliorer le taux de pénétration de l’assurance dans notre tissu économique. 
     
    La croissance a été beaucoup plus marquée en assurance « Vie » avec une évolution positive de 9,30 % comparée à la croissance de la « Non-Vie » qui s’est élevée à 5 %.
     
    L’excellente synergie, entre banquiers et assureurs, continue à favoriser le développement de l’assurance vie et la mobilisation de l’épargne longue. 
    Les réseaux traditionnels, constitués par les agents et les courtiers d’assurance, ont également fait preuve d’une bonne dynamique malgré un contexte économique difficile.
     
    Infomediaire : Force est de constater que les acteurs économiques Marocains ont une réelle prise de conscience quant à l’importance du Digital comme levier de développement, comment se traduit cet état de fait dans le secteur de l’assurance ?
     
    Bachir Baddou: La question aujourd’hui n’est plus de savoir s’il faut y aller ou pas. La question est de savoir comment y aller.
     
    La révolution digitale est bien avancée dans les grands marchés matures de l’assurance où on assiste à l’émergence d’acteurs 100 % « digital » dont le business modèle repose sur une offre de service en ligne et un contact virtuel avec le client au niveau de toute la chaine de valeur. 
     
    La souscription en ligne est une évidence mais largement insuffisante. Il faudra être présent auprès de la clientèle à chaque étape de la durée de vie du contrat à travers les différents outils numériques et en premier lieu les tablettes et les Smartphones. 
     
    Le client ne veut plus attendre et il n’est plus à sa première expérience digitale. Si vous n’êtes pas un acteur « branché », le client vous cataloguera très vite comme un « has-been ».
     
    Infomediaire : Comment pensez-vous qu’Internet puisse jouer un rôle prépondérant dans le développement de l’assurance dans le contient Africain où le taux de pénétration du secteur reste tout de même très faible ?
     
    Bachir Baddou: Plusieurs facteurs font que dans un grand nombre de pays africains Internet va favoriser le développement de l’assurance et accroître son taux de pénétration.
     
    D’abord, les réseaux de distribution classiques ne sont pas très développés et pas très adaptés à la vente de garanties d’assurances ou de micro assurance. 
     
    Internet permet de toucher directement un large public à faible coût et le recouvrement peut s’effectuer selon des moyens alternatifs (via les opérateurs de téléphonie mobile ou encore par l’achat de cartes prépayées).
    Par ailleurs, internet peut faciliter la prise en charge de l’indemnisation des sinistres à distance en l’absence d’un réseau d’experts couvrant un large territoire. Le Net permet, par exemple au moment d’un accident de voiture, de prendre directement une photo sur son Smartphone et la transférer à la société d’assurance et ou à ses prestataires et bénéficier d’une indemnisation rapide sans avoir à se déplacer.  
     
    C’est à mon avis dans les pays les moins avancés que le Digital va permettre d’accélérer le développement de l’assurance. 
     
     
    Infomediaire : Quel impact la transformation digitale aura sur les produits d’assurances dits classiques ? 
     
    Bachir Baddou: La transformation digitale et le big-data vont faire évoluer l’offre dans le sens d’une meilleure adaptation aux besoins de la clientèle.
     
    Vous savez, dans certains pays, vous pouvez souscrire à des assurances auto dont la prime est calculée selon votre comportement de conduite et du temps que vous passez au volant de votre voiture. Ceci est rendu possible grâce à des technologies embarquées qui permettent une remontée de l’information en temps réel. 
     
    La tarification des risques va donc être impactée par l’ensemble de ces technologies et le client va devenir beaucoup plus exigeant.
     
    La transformation digitale va aller beaucoup plus loin et toucher l’ensemble des services associés au contrat d’assurance et au paiement des prestations.  
     
    La relation « client-assureur » va se transformer au profit d’une relation dématérialisée qui va favoriser la connaissance par le client de ses droits et qui va le rendre beaucoup plus acteur et responsable aussi bien au moment de la souscription qu’au moment du bénéfice d’une prestation. 
     
    Pour en savoir plus, je vous invite à participer au Rendez-vous de Casablanca qui va se tenir du 
    15 au 17 Avril 2015.