Mehdi Tazi Directeur Général Délégué CNIA SAADA

    invite_du_moisMT.jpg

    Infomédiaire : Pouvez-vous faire un premier bilan sur vos résultats semestriels ?
     
    Mehdi Tazi : Dans un contexte de crise financière au niveau international et de concurrence forte au plan national, nos résultats restent très honorables, en ligne avec nos prévisions. 
    Notre chiffre d’affaires croit de 4%. Nous avons fait le choix d’une croissance rentable, en éliminant de notre portefeuille les contrats d’assurance non rentables. En conséquence, le rapport sinistre à prime s’améliore de 2 points ce semestre.
    En ajoutant à cela une bonne maitrise des frais généraux et une performance financière très honorable sur notre portefeuille, nous réalisons à fin juin une progression de 94% de notre résultat technique qui s’élève à 217 millions de dirhams, et de 25% de notre résultat net.
    Nous considérons cette performance comme très satisfaisante, reflétant parfaitement nos orientations stratégiques et notre positionnement, privilégiant la rentabilité et le renforcement des fondamentaux financiers.
    Par rapport au deuxième semestre de l’année, nous restons confiants et nous pensons que nous serons en ligne par rapport à notre plan stratégique.
     
    Infomédiaire :  Quelles sont les perspectives du groupe pour l’exercice 2011 en termes d’activité, de parts de marché et de résultats ?
     
    Mehdi Tazi : Nos perspectives pour 2011 sont conformes au plan stratégique triennal que nous avons partagé avec le marché lors de l’introduction en bourse de la compagnie.
    Nous pensons être au rendez-vous aussi bien en termes de part de marché que de résultat.
     
    Infomédiaire : Pourriez-vous nous présenter le détail du projet du Contrat Programme du secteur de l’assurance et nous exposer les mesures phares de ce contrat?
     
    Mehdi Tazi : Il est important de rappeler que le secteur des assurances au Maroc fait figure d’exception dans la région. Grâce à une Direction des Assurances forte et techniquement très compétente, nous avons pu développer sainement et surement ce secteur depuis la fin des années 90, si bien qu’aujourd’hui le marché marocain est le 2e marché africain après l’Afrique du Sud, avec un taux de pénétration de l’assurance de l’ordre de 3% du PIB, quand le marché algérien par exemple est à moins de 1% du PIB.
    Pour maintenir dans la durée le développement de ce secteur, nous devions en quelque sorte nous réinventer en proposant des mesures visant à accroître la pénétration de l’assurance dans l’économie marocaine. C’est ce que propose ce contrat programme qui permettra à terme au secteur de : 
    payer 20 à 25 milliards de dirhams aux assurés ;
    couvrir 90% de la population en assurance santé
    sauver 10 000 vies supplémentaires grâce à la prévention routière et d’économiser 6 milliards de dirhams 
    créer 55 000 emplois directs et indirects
    reverser à l’état 9 milliards de dirhams d’impôts
    disposer de 200 milliards de dirhams de réserves techniques à réinjecter dans l’économie du pays.
    L’enjeu aujourd’hui du contrat programme réside dans sa mise en œuvre : elle nécessite un engagement fort des pouvoirs publics pour préciser les mesures du contrat, voter les projets de lois nécessaires avant que le secteur privé ne puisse prendre le relais opérationnel.
     
    Infomédiaire : Quel est l’impact du Contrat Programme sur les agents et courtiers d’assurances ?
     
    Mehdi Tazi : La croissance des primes des compagnies implique une croissance proportionnelle des primes des intermédiaires d’assurances. Ces derniers, réalisent aujourd’hui environs 2,5 milliards de dirhams. Ce chiffre passera à 5 milliards de dirhams si le contrat-programme se réalise pleinement.
    Par ailleurs, et déjà aujourd’hui, les intermédiaires d’assurance sont poussés par les compagnies à plus de professionnalisme : nécessité de travailler en ligne, de respecter des contrôles plus strictes que par le passé, de monter en compétences pour faire face à une concurrence plus forte de leur confrères, etc.
     
    Infomédiaire : Le financement des secteurs prioritaires figure parmi les axes importants du Contrat Programme. Comment ce dernier va-t-il permettre aux compagnies d’assurances de participer au  financement des PME et des plateformes industrielles ?
     
    Mehdi Tazi : Les compagnies d’assurance sont autorisées par l’autorité de tutelle à investir leurs provisions techniques dans des actifs bien précis : actions côtés, obligations, bien immobiliers etc. 
    Ponctuellement, l’autorité de tutelle les a autorisés à investir dans des secteurs jugés d’utilité nationale comme les actifs hôteliers il y a environ 2 ans.
    A l’instar des actifs hôteliers, Le contrat programme devrait en principe autoriser les investissements dans les fonds PME et dans les plateformes industrielles en représentation des réserves techniques.
    Cette mesure est saine, elle permet aux assureurs de jouer pleinement leur rôle d’outil de financement majeur de l’économie.