Philippe Bloch, Conférencier et Animateur

    invite_du_mois-blockbg.jpg
     
     
    Infomediaire : Vous êtes un spécialiste de la positive attitude, quelle est votre recette pour l'entreprise marocaine qui subit aujourd’hui de plein fouet les effets de la crise économique mondial ?
     
     
     
    Philippe Bloch : Je ne pense pas que l’entreprise marocaine soit différente des autres en la matière. Ce que l’on appelle crise (et que nous ferions mieux mutation historique, car nous ne reviendrons pas en arrière) impacte les entreprises du monde entier de la même façon. La révolution technologique oblige tous les entrepreneurs et tous les dirigeants à se remettre en cause, à devenir plus agiles, plus rapides, et surtout plus à l’écoute de leurs clients !
     
     
     
    Infomediaire : Vous dites souvent dans vos écrits que la relation client peut tout changer, quelle est concrètement votre approche ?
     
     
     
    Philippe Bloch : Le fondateur d’Apple Steve Jobs aimait rappeler que « les gens ne savent jamais ce qu’ils veulent, tant qu’on ne leur a pas proposé ». C’est ainsi qu’il a inventé des objets qui nous sont devenus indispensables, tels le smartphone et la tablette numérique. Pour conserver un quart d’heure d’avance dans la guerre économique, il faut aujourd’hui être à la fois dans la rupture (le fameux « first mover advantage » des Américains) et dans la différentiation. Celle-ci passe principalement à mes yeux par l’état d’esprit orienté client d’une équipe. La chose la plus difficile à créer, mais aussi la plus difficile à copier ! Le secret consiste à considérer et à traiter vos collaborateurs comme vos premiers clients. Charge à eux d’enthousiasmer ensuite leurs propres clients.
     
     
     
    Infomediaire : A travers votre expérience Columbus Café et en tant qu’entrepreneur, pouvez vous nous dire, dans quelle mesure l’échec peut-il être transformé en réussite
     
     
     
    Philippe Bloch : La chaîne d’espresso bars Columbus Café que j’ai créée en 1994 sur le modèle de Starbucks compte aujourd’hui une centaine de points de vente en France et au Moyen-Orient. Nous sommes passés par d’innombrables difficultés, mais nous avons toujours rebondi, car le projet, j’allais dire le rêve, était suffisamment excitant pour conserver la motivation de toute l’entreprise. Je suis persuadé que l’on n’apprend jamais rien de ses succès mais que l’on sait toujours pourquoi on a échoué. Comme le disait Churchill, « le succès consiste à aller d’échec en échec sans jamais perdre son enthousiasme ! »
     
     
     
    Infomediaire : Peut-on vraiment dire que l'optimisme et l'innovation peuvent être considérés désormais une approche commerciale à part entière?
     
     
     
    Philippe Bloch : Dans un pays aussi déprimé que la France, assurément ! L’optimisme est en effet une disposition d’esprit si puissante qu’elle vous rend imperméable aux mauvaises nouvelles… Du coup, il faut tout faire pour chasser les expressions qui nous dépriment sans même que nous nous en rendions compte, tel le terrifiant « bon courage ! du matin. Ou les non moins destructeurs « ça ne marchera jamais », « le problème, c’est que.. », « on a toujours fait comme ça… », « pourvu qu’il ne m’arrive rien ». N’oublions jamais qu’en anglais, prendre un risque se dit « Take a chance ! »