Infomédiaire : Vous avez crée en 2010 le New York Forum, quelles sont les missions de ce forum ?
Richard Attias : Le New York Forum se veut être une plate forme résolument tournée vers l’économie à 100%, un lieu de débat et d’échange entre décideurs économiques internationaux dont la mission est de trouver des solutions concrètes aux problèmes majeurs de l’économie.
Cette année, nous avons eu un focus très lourd, plus de 40% du programme était sur la création d’emploi, qui un fléau mondial aujourd’hui, tant en états unis qu’en Europe. Nous œuvrons à trouver des solutions en invitant à parler à la fois des décideurs économiques, des grandes entreprises internationales et des jeunes entrepreneurs qui apportent un certain nombre d’idées innovantes.
La nouvelle équation énergétique était le grand thème du New York Forum, une problématique à résoudre urgemment, après les catastrophes qui ont frappé le Japon en début d’année et les grands débats qui influencent les campagnes politiques et les campagnes présidentielles. C’est pour cela que nous avons décidé d’apporter notre contribution, surtout qu’après avoir organisé le forum de Davos pendant 15 ans, je trouvais paradoxal que qu’on entende toujours les hommes politiques, ce qui est très bien, mais que l’on entende peu la voix des décideurs économiques.
Je crois que s’il n’y a pas un vrai partenariat et un dialogue entre le public et le privé, le monde n’avancera pas comme on le souhaite. Toutefois, le New York Forum se veut être une force de proposition auprès des pouvoirs politiques comme le G20 ou le G8. D’ailleurs, le président Obama a délégué son conseil pour l’emploi au dernier NEW York Forum, avec sa conseillère spéciale Valerie Jarrett et son équipe qui ont animé une session de 2 heures. A la fin, nous avons remis les conclusions et décisions prises au New York Forum pour essayer d’influencer dans un premier temps le plan de proposition sur la création d’emplois aux Etats-Unis.
Infomédiaire : The New York Forum est totalement financé par The Experience, l’entreprise que vous avez fondé en 2008, quelles sont les autres réalisations de la société ?
Richard Attias : Le New York Forum est financé par Richard Attias & Associates, ma propre entreprise. Je le voulais résolument indépendant et je ne voulais pas qu’on laisse penser que ce forum était le bras armé d’une quelconque entreprise, ou institution financière qui avait tendance à pousser ses pions puisque nous nous voulions une force de proposition.
Je pense sans prétention que la qualité du forum est qu’un nombre de partenaires et de sponsors ont décidé de nous rejoindre comme le Boston Consulting Group, qui est un grand groupe de réflexion et de conseil en stratégie. Depuis le début, New York Times, pour lequel j’ai beaucoup de respect et qui pour moi l’un des médias les plus crédible au Monde, est un partenaire stratégique de réflexion avec des gens brillants qui ont participé aux débats comme Thomas Friedman, Andrew Ross Sorkin, ou encore Ernst & Young, et d’autres institutions qui ont souhaité s’associer à nous parce qu’elles considèrent qu’aider une plateforme qui cherche à trouver une solution est une cause noble.
Cette année, The Experience a changé d’envergure et fait parti d’un groupe qui s’appelle Richard Attias & Associates, bâti autour de trois piliers.
Le 1er pilier correspond aux événements propriétaires que je crée avec des partenaires pour essayer de répondre à ce qu’il me paraît aujourd’hui des problématiques de société fondamentales.
– L’économie c’est au New York Forum ;
– Le social à la conférence des Prix Nobel qui a lieu chaque année et qui regroupe un certain nombre de prix Nobel avec des décideurs économiques et politiques ;
– L’éducation, c’est la conférence Education Project qui a lieu chaque année au Bahrein, et qui a maintenant un petit frère qui s’appelle : ‘’Schcool for Tomorow’’ qu’on organise avec NW Times à New York ;
– Le 4ème grand thème qui va m’amener encore une fois au Maroc avec un immense plaisir, est la sécurité alimentaire, un thème majeur et problématique dans la décennie à venir avec 10 milliards d’individus en 2050. Le Forum s’appelle Global Food Security qui a lieu à l’initiative de l’OCP en Mars 2012 au Maroc.
Le 2ème pilier qui est piloté par The Experience est notre bras armé en matière de productions et de réalisations ou nous produisons un certain nombre d’événements ou de missions pour le compte des clients qui sont soit des états, des gouvernements ou des entreprises.
Le 3ème pilier a une mission de conseil en communication stratégique que nous menons avec nos consultants et qui nous permet aujourd’hui d’être présents aux Etats-Unis où notre siège est implanté, en Europe, notre hub est situé Paris, au moyen orient, au Maroc depuis quelques jours à Casablanca ou je viens d’ouvrir Richard Attias & Associates Africa et très bientôt en Chine.
Infomédiaire : Comment se positionne le «New York Forum», par rapport au «Forum Medays» ?
Richard Attias : Le MEDays est une plate forme géopolitique qui se veut être un lieu de débat, d’échange, de discussion sur des problématiques extrêmement importantes et variées, allant de la sécurité à la régulation, aux problématiques juridiques et aspects légaux, ect .. ; Le MEDays est presque plus pointu et il traite à un échelon également territorial, qui est tout à fait intéressant, une zone qui a été très longtemps ignorée. En effet, Le MEDays concerne les pays de la méditerranée du sud et les pays africains et donne une voix à ce continent et à cette région du monde depuis le Maroc qui est une plateforme merveilleuse sur le plan stratégique.
Le Maroc a un positionnement unique et particulier d’où une complémentarité intéressante entre le New York Forum, un événement qui se passe de l’autre coté de l’atlantique avec une communauté internationale économique et le MEDays, un événement qui a lieu en Afrique et qui se veut être beaucoup plus général dans son approche thématique.
Infomédiaire : Selon vous, comment le Forum Medays peut-il renforcer les partenariats Nord-Sud ?
Richard Attias : Je crois qu’il le renforce de façon naturelle, il n’y a qu’à voir le nombre de participants et d’intervenants qui viennent de plusieurs pays africains. Je vous avoue que c’est extrêmement rare de croiser en l’espace de trois jours des centres africains, des nigérians, des maliens, des gabonais, des libériens et je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer dans mes 15 dernières années à Davos autant de représentants et d’autant de pays de cette région d’Afrique. On avait un manque par rapport à cette région et le MEDays est entrain de le combler et voilà en quoi il a une ADN particulière.