Les participants à la seconde édition de « Phosphate Days » ont confirmé le rôle de la Recherche et développement (R&D) et de l’innovation comme levier stratégique de développement dans les domaines liés aux phosphates, aux composés phosphorés et à l’industrie des phosphates.


« Le Maroc possède les premières réserves mondiales de phosphates. Il en est aussi le premier exportateur. Dans un avenir proche, il pourrait devenir le premier pays en termes de production scientifique et d’innovation. La R&D joue un rôle de plus en plus important dans la compétitivité des entreprises et le développement des nations. Elle est au cœur même de la création de valeur et de la croissance durable », a indiqué Dr. Abdelaâli Kossir, directeur du Bureau de transfert de technologie de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et co-président de la Conférence, organisée par le réseau Phosphate Research Network « Phoresnet », en collaboration avec l’UM6P de Benguérir.


Deux temps forts ont marqué cette édition 2020 des « Phosphates Days » : les « Young Researchers Days » et « l’International Conference on Phosphates ».


Sur le thème du transfert technologique, les « Young Researchers Days » ont rassemblé pendant deux jours de jeunes chercheurs (doctorants et post-doctorants) afin de renforcer leurs connaissances en matière d’entrepreneuriat et de transfert technologique dans le but de promouvoir la valorisation de leurs résultats de recherche, ainsi que leur application industrielle.


Les jeunes scientifiques ont bénéficié dans ce cadre de sessions de formation destinées à améliorer leurs compétences dans un large éventail de domaines liées à l’innovation et l’entrepreneuriat.


Ils ont été invités, ensuite, à présenter leurs résultats de recherche devant un jury d’experts. Les meilleurs projets sélectionnés vont bénéficier d’un accompagnement pour le transfert technologique et l’industrialisation desdits résultats.
Dans ce cadre, Dr. Kossir a précisé que « ces rencontres ont permis de partager, discuter, apprendre, mais aussi promouvoir des inventions et de nouvelles découvertes portées par de jeunes marocains et étrangers ».


« A l’UM6P, les projets de recherche sont conçus pour que leurs résultats puissent être appliqués dans le domaine industriel afin de mettre le Maroc et l’Afrique au diapason de l’innovation et du développement technologique », a-t-il ajouté.


Véritable congrès scientifique multidisciplinaire, l’International Conference on Phosphates a quant à lui proposé pendant trois jours un programme riche et diversifié de conférences plénières et thématiques et de communications orales et par affiches pour adresser les grands enjeux de la recherche sur les phosphates et les applications associées.


« L’International Conference on Phosphates » a été l’occasion de souligner l’importance des synergies entre industriels, scientifiques et ingénieurs du monde entier en vue d’identifier les innovations les plus récentes qui pourront avoir un impact sur le développement socio-économique des territoires et la protection de l’environnement.


La plénière d’ouverture de cette conférence a été notamment marquée par la participation de Ahmed Tidiane Souaré, ancien premier ministre et actuel conseiller du Président de la Guinée, qui a souligné le potentiel de l’Afrique en matière de ressources minérales et les perspectives de développement de l’industrie minière en Afrique, ainsi que Ahmed Djebbar, ancien ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique d’Algérie, qui a rappelé le rôle qu’a joué le Maghreb dans le développement de la science pendant plusieurs siècles à l’âge d’or de la civilisation islamique, et a invité les jeunes à prendre le relais en s’intéressant plus aux filières scientifiques et à la recherche.


Des scientifiques et experts de renom ont à cette occasion présenté les principales avancées dans l’exploration et l’exploitation minière, l’ingénierie des transports de fluides complexes, dans la chimie, les procédés et les matériaux avancés, l’environnement minier et l’économie circulaire, la biotechnologie, la fertilisation et la sécurité alimentaire, ou encore la digitalisation et les nanotechnologies en agriculture.


Au Maroc, par exemple, les recherches ont mis en évidence le potentiel de la flore dans le développement de plans de gestion phytosanitaire des déchets miniers phosphatiers en zones arides et semi-arides.


« Les plantes sauvages locales ont un grand potentiel de phytostabilisation des déchets des mines et forment une solution efficace pour protéger leur intégrité », a indiqué lors de sa présentation le chercheur Hamza Zine de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech.


Organisés en format virtuel du 13 au 17 octobre, les Phosphate Days 2020 ont réuni 1.445 chercheurs et ingénieurs de 25 pays, positionnant l’Université Mohammed VI Polytechnique comme une référence mondiale en matière de recherche autour des phosphates.


Cet événement international de référence sur la recherche dans le domaine des phosphates, qui a réuni 1445 participants venus de 25 pays, a été marquée par l’organisation de 6 conférences plénières avec la participation de 23 speakers de haut niveau, 6 conférences thématiques, 2 workshops, 14 communications orales, 177 e-communications.


Cet événement offre un cadre et une plateforme uniques pour rassembler des scientifiques et des ingénieurs des cinq Continents, le temps de présenter leurs résultats de recherche récents et échanger autour des nouvelles inventions et découvertes dans les domaines liés aux phosphates, aux composés phosphorés et à l’industrie des phosphates.
Ce congrès scientifique multidisciplinaire a couvert un large éventail de domaines de recherche autour des phosphates et les applications qui y sont associées.


Il s’agit des phosphates et ressources connexes (gisements, exploration, extraction et valorisation), l’ingénierie des transports de fluides complexes (phénoménologie, rhéologie, génie des procédés, modélisation, analyse de données et simulation numérique), la chimie, et les procédés et matériaux avancés, précise la même source.


Les débats ont aussi porté sur des questions se rapportant aussi à l’environnement minier et économie circulaire, à l’agriculture, à la biotechnologie, aux engrais et sécurité alimentaire, au développement durable des nanotechnologies en agriculture et à la planification et contrôle des activités portuaires (focus sur les ports en vrac à l’ère de l’industrie 4.0).