Pour mieux appréhender les opportunités business qu’offre le marché australien, l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX), en partenariat avec le cabinet Harvard Consulting, a organisé le 5e webinar de la série « Doing business», mercredi 11 novembre 2020.

Une conférence animée par Emmanuel Bisi, fondateur et PDG d’Expandys, spécialisée dans l’accompagnement opérationnel et la représentation commerciale à l’international. L’Australie est l’un des seuls pays à ne pas avoir connu de crise lors de ces 30 dernières années.

L’île continent à affiché une croissance de 2,9 % en 2019 et une croissance de 3 points lors des 3 dernières années. Concernant la crise sanitaire de la COVID-19, l’Australie compte environ 13 nouveaux cas par jour et 27.000 cas recensés pour 907 décès. Le pays n’a mis en place aucune mesure restrictive concernant ses importations. 

L’économie australienne demeure dominée par le secteur des services, qui représente plus de 75% de la valeur ajoutée brute réelle (VAB). Les contributeurs principaux sont les services financiers et d’assurances (9,3% de la VAB) en plus des BTP, de la santé, de l’exploitation minière ou encore des services professionnels, scientifiques et techniques.

A noter que selon la banque centrale australienne la croissance est de retour au 3ème trimestre 2020. La dette publique est maîtrisée se situant autour des 23% du PIB à fin 2019.

« Le Maroc jouit d’une excellente image sur l’île continent à la faveur de sa culture séculaire, sa diversité culturelle, son art culinaire unique, son ouverture sur le monde ainsi que l’hospitalité de son peuple », explique le PDG d’Expandys. D’ailleurs, les relations diplomatiques entre les deux pays ont été établies en 1976 avec une ambassade du Maroc à Canberra depuis 2004 et une ambassade australienne à Rabat depuis 2017.

Sur le marché mondial, le Maroc et l’Australie sont plutôt complémentaires: le Royaume domine les industries mondiales du phosphate et de la pêche et l’Australie exporte fortement du minerai de fer, du charbon, du gaz et de l’or. En 2018, le commerce bilatéral de marchandises entre les deux pays s’est élevé à 63 millions d’AUD, soit près de 39 millions d’euros. Les principales exportations australiennes vers le Maroc, d’une valeur de 20 millions AUD en 2018, proviennent essentiellement de la viande, les métaux de base, le miel ou encore la mélasse.

Les exportations marocaines vers l’Australie, d’une valeur de 43 millions AUD en 2018, proviennent, elles, des engrais, du prêt-à-porter ou des légumes. Afin d’améliorer le potentiel économique, les deux pays ont créé en 2017, l’Australia-Morocco Business Council (AMBC). 

« Malgré l’éloignement géographique les marocains peuvent appréhender le marché australien, d’ailleurs, le pays est en 9ème position pour le Ease of Doing Business », rassure Bisi. La majorité des entreprises qui oeuvrent dans le secteur minier et les ressources énergétiques peuvent proposer leurs offres, car pour des marchés ponctuels, les grandes sociétés minières australiennes sont habituées à s’approvisionner dans le monde entier.

Les énergies renouvelables peuvent aussi être un secteur porteur puisque le gouvernement australien encourage les investissements dans l’énergie éolienne, tout comme le Maroc. Il existe donc des opportunités pour les entreprises marocaines de faire valoir leur savoir-faire lors de la phase de construction des infrastructures (autour et sur le site éolien) mais également lors de la fourniture de systèmes de prévisions, de tracking et de stockage.

Pour toutes entreprises marocaines ayant développé des technologies liées à l’agriculture ou l’agribusiness, il y a un fort potentiel comme par exemple dans l’équipement. Concernant l’agroalimentaire il est suggéré aux entreprises marocaines de proposer leurs produits aux grandes enseignes de distribution, que ce soit les épices ou les produits d’épicerie fine. Avec un pouvoir d’achat le plus élevé de l’OCDE, la croissance est la plus forte pour les produits sains, pratiques à consommer et de qualité élevée.


Pour ceux qui ne souhaitent pas passer par la distribution en grande surface, il est conseillé de recourir à un importateur spécialisé dans les produits gourmets qui a déjà un réseau de distribution sur le territoire. Les entreprises marocaines évoluant dans les technologies ont également un grand potentiel à exploiter puisque le pays compte 800 fintechs, 500 medtechs, 400 foodtechs et 350 edtechs. 

Mais quelle que soit l’offre, l’exportateur marocain devra faire face à une rude concurrence de la part de l’union européenne, des Etats-Unis et de la Chine qui bénéficient d’accords de libre-échange avec l’île continent, contrairement au Maroc. « Toutefois les droits de douane en vigueur ne pénalisent pas tellement les exportations marocaines, puisque l’Australie est dans une position de demande », conclut Bisi.