L’Espagne espère que les Européens parviendront à un accord définitif sur une réforme de la politique migratoire avant la fin, en décembre, de sa présidence du Conseil de l’UE, a affirmé jeudi le Premier ministre Pedro Sánchez.

« J’espère que nous pourrons boucler ce pacte sur la migration et l’asile, si important pour l’ensemble des États européens », a déclaré Sánchez en présentant les priorités de l’Espagne pour cette présidence de six mois, qui commence le 1er juillet et sera marquée par des élections législatives anticipées le 23 juillet dans le pays.

Les ministres européens de l’Intérieur ont trouvé la semaine dernière un accord sur deux volets clés de cette réforme, au terme de difficiles négociations ayant permis de surmonter les résistances notamment de l’Italie et de la Grèce.

« Mais il reste un (volet) très important, qui est celui du règlement sur la gestion de crise, sur lequel nous sommes déjà en train de travailler », a poursuivi Sánchez en référence à un mécanisme spécifiquement prévu en cas d’afflux massif de migrants aux frontières de l’UE.

Cette réforme de la politique migratoire, présentée en septembre 2020 par la Commission, prévoit un système de solidarité entre États membres dans la prise en charge des réfugiés et un examen accéléré des demandes d’asile de certains migrants aux frontières, afin de les renvoyer plus facilement vers leur pays d’origine ou de transit si leur demande est rejetée.

Conscient des réticences, notamment de la France, à ratifier l’accord commercial avec le Mercosur, dont il est un partisan enthousiaste, Sánchez a, par ailleurs, indiqué jeudi qu’il espérait que « des pas importants » soient effectués durant la présidence espagnole, « si un accord n’est pas obtenu ».

L’UE et le Mercosur ont conclu cet accord commercial en 2019, après plus de vingt ans de négociations complexes, mais celui-ci n’a pas encore été ratifié, en raison notamment des préoccupations européennes sur les politiques environnementales de l’ancien président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Un peu plus de trois semaines après le début de sa présidence tournante, l’Espagne se rendra aux urnes le 23 juillet pour des législatives anticipées convoquées par Sánchez après la déroute de son camp lors des élections municipales et régionales du 28 mai.

Selon les sondages, ce scrutin pourrait se traduire par un retour des conservateurs du Parti Populaire (PP) au pouvoir.

Interrogé sur le risque que pourrait représenter un tel changement à la tête de l’Espagne en pleine présidence du Conseil de l’UE, Sánchez, un socialiste, a assuré que cette présidence avait été préparée « depuis un an » en collaboration avec « tous les acteurs institutionnels, sociaux et politiques », sous-entendant ainsi qu’elle pourrait être assumée sans problème par un gouvernement d’une autre couleur politique.