Un embargo progressif sur le pétrole russe figure dans le sixième train de sanctions que les États membres de l’Union européenne pourraient valider sous peu, a annoncé, mercredi, la cheffe de l’Exécutif européen, Ursula Von der Leyen.

« Le pétrole, la plus grande banque de Russie (Sberbank), des télévisions propagandistes ainsi que des militaires et autres responsables identifiés comme criminels de guerre à Boutcha et Marioupol figurent dans le sixième train de sanctions », a indiqué la présidente de la Commission, devant le Parlement européen à Strasbourg.

« Soyons clairs : ce ne sera pas facile », a-t-elle prévenu, alors que les États membres doivent se prononcer sur des aménagements pour certains d’entre eux, comme la Hongrie ou la Slovaquie, fortement dépendantes du pétrole russe et fragilisées du fait de leur manque d’accès à la mer.

Von der Leyen a ainsi précisé que l’UE comptait renoncer « progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année ».

« Nous exercerons ainsi une pression maximale sur la Russie, tout en réduisant au minimum les dommages collatéraux pour nous et nos partenaires dans le monde », a-t-elle assuré.

L’UE inscrit aussi dans sa liste de sanctions individuelles des officiers militaires de haut rang et d’autres personnes qu’elle accuse d’avoir commis des crimes de guerre à Boutcha ou d’être responsables du siège « inhumain » de Marioupol.

Les banques russes sont à nouveau visées, avec l’exclusion du système d’échanges interbancaires SWIFT de la Sberbank, la première banque de Russie, qui contrôle près de 70% du secteur, ainsi que deux autres grandes banques, a poursuivi Mme Von der Leyen. Sept banques russes ont déjà été sanctionnées par l’UE jusqu’ici.

L’UE devrait également bloquer l’accès de ses ondes à trois grands radiodiffuseurs d’État russes. « Ces chaînes de télévision amplifient d’une manière agressive les mensonges de Poutine, nous ne devons plus leur laisser le champ libre pour répandre ces mensonges », a affirmé la cheffe de l’exécutif européen, sans toutefois nommer ces médias. Ils ne seront plus autorisés à distribuer leurs contenus dans l’Union européenne d’aucune manière, que ce soit par le câble, par satellite, via l’internet ou par des applications sur smartphone.

Enfin, l’UE devrait interdire la fourniture au Kremlin et à des sociétés russes de services d’experts-comptables, de consultants et de conseillers en communication européens.

L’Allemande a également interpellé les eurodéputés sur la reconstruction de l’Ukraine. Au-delà des mesures d’assistance macrofinancière et de l’appui direct au budget ukrainien, la Commission a récemment proposé de suspendre pendant un an tous les droits à l’importation sur les exportations ukrainiennes à destination de l’Union. « Je suis sûre que le Parlement européen apportera tout son soutien à cette proposition », a glissé Ursula von der Leyen.

Elle a proposé de commencer à travailler dès aujourd’hui à « un plan de relance ambitieux pour nos amis ukrainiens », lequel devrait permettre d’attirer dans le pays détruit des investissements massifs, tout en aidant à mener à bien « les réformes nécessaires ».