Rabat est une des « rares villes pensées à partir de son socle géographique » et qui, pour orienter son tracé, a respecté son océan, son fleuve, ses jardins anciens et ses repères historiques, a affirmé vendredi la Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay.

 

Dans son allocution à l’occasion de la célébration du 10è anniversaire de l’inscription de la ville de Rabat au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui a eu lieu à la Kasbah des Oudayas, Azoulay a souligné que la capitale marocaine détient un autre fondement important du patrimoine mondial, celui du « dialogue entre l’ancien et le nouveau et de pouvoir aller vers le nouveau tout en respectant, en comprenant et en valorisant l’ancien ».

 

Elle a également fait savoir que prochainement la Chaire UNESCO ouvrira à l’école d’architecture de l’Université internationale de Rabat (UIR), une Chaire sur le paysage urbain qui saura prolonger cet esprit pour mieux insérer le patrimoine dans les stratégies de développement urbain.

 

« Rabat est une ville culturelle très intense qui incarne ce que doit être une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui n’est pas uniquement un label mais un point d’approfondissement de stratégies fondées sur la culture », a indiqué la Directrice générale de l’UNESCO.

 

S’inscrivant dans une vision ambitieuse qui met la culture au cœur des stratégies et des projets de sociétés et après dix ans de son inscription, Rabat a été choisie pour être la première capitale africaine de la culture et désignée par l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) pour être la capitale culturelle du monde islamique en 2022, a-t-elle ajouté.

 

Azoulay a expliqué, dans ce sens, que l’inscription au patrimoine mondial est une impulsion au développement pour mettre la culture au cœur des stratégies et incite à inclure les questions de patrimoine dans tous les projets de développement.

 

Saluant l’action quotidienne de la société civile en tant que « vigie et acteur du patrimoine » et qui diffuse les questions patrimoniales auprès de la jeune génération, la responsable onusienne a mis en avant l’initiative de la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat pour le développement d’un contenu pédagogique à destination des écoliers et qui s’inscrit dans la lignée d’un des programmes de l’UNESCO, à savoir celui du « Patrimoine mondial entre les mains des jeunes ».

 

Azoulay s’est réjouie également du partenariat entre l’UNESCO et le Maroc visant à approfondir un programme conjoint destiné à la préservation et à la transmission du savoir-faire marocain, « une richesse enviée de par le monde ».

 

La visite de travail de la Directrice générale de l’UNESCO au Maroc s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 10ème anniversaire de l’inscription de la ville de Rabat au patrimoine mondial.

 

La cérémonie a été co-présidée par le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, et la Directrice générale de l’UNESCO, en présence d’éminentes personnalités du monde de la culture et de la politique, notamment le Directeur général de l’ICESCO, Salem Ben Mohamed El Malek, du Wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed Yacoubi, de la présidente du conseil communal de Rabat, Asmaa Aghlalou et du Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri.