Conformément aux Hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant à instaurer la couverture médicale universelle, le gouvernement a élaboré immédiatement après son investiture une vision stratégique intégrée à même d’assurer une couverture médicale à tous les citoyens, hommes et femmes, quelle qu’en soit la situation sociale, financière et professionnelle, a souligné Aziz Akhannouch lors de la séance plénière conjointe, tenue par les Chambres des représentants et des conseillers pour la présentation du bilan d’étape de l’action du gouvernement conformément à l’article 101 de la Constitution.

Le gouvernement était convaincu que la mise en œuvre optimale du projet de couverture médicale ne serait efficace, sans une gestion qui veille à éviter les lacunes des programmes précédents, a relevé M. Akhannouch, notant que l’Exécutif a réussi, à compter du 1er décembre 2022, à généraliser l’Assurance maladie obligatoire (AMO) de base selon les objectifs et les délais qui lui étaient fixés.

A cet égard, a-t-il rappelé, les bénéficiaires du régime « RAMED », soit 4 millions de familles, ou plus de 10 millions de citoyens, ont été basculés vers le système AMO, avec un budget supporté par l’Etat s’élevant à 9,5 milliards de dirhams (MMDH) par an, tout en assurant la pérennité financière et le ciblage efficace des bénéficiaires, en tant qu’engagement politique et de développement devant le Souverain et en réponse aux aspirations des Marocains.

De surcroît, l’intégration des catégories de travailleurs non salariés dans le système de l’AMO a constitué un enjeu de taille, ayant nécessité l’adoption d’une approche participative afin d’élaborer et approuver 28 décrets d’application de la loi sur l’AMO relatifs à ces différentes catégories, a affirmé le Chef du gouvernement, soulignant que l’Exécutif a déployé des efforts exceptionnels pour élaborer les bases juridiques permettant de respecter le calendrier fixé par Sa Majesté le Roi.

Au total, 2,4 millions de professionnels non salariés ont été inscrits tout en ouvrant la voie à 6 millions de bénéficiaires et ayant-droits de bénéficier de l’AMO de base, a-t-il fait savoir, ajoutant qu’après avoir établi des réglements pour les catégories de travailleurs non salariés et pour les personnes incapables de supporter les charges de la cotisation, le gouvernement a travaillé à la mise en place d’un système supplémentaire « AMO Achamil » destiné aux personnes capables de s’acquitter des cotisations et qui n’exercent aucune activité rémunérée ou non.

Au cours de la première moitié de son mandat, le gouvernement a œuvré pour l’élaboration et le renforcement du cadre pratique, temporel et budgétaire du chantier Royal de l’aide sociale directe, ainsi que pour la détermination des modalités et conditions de sa mise en œuvre, tout en complétant le dispositif de ciblage de ses bénéficiaires et en garantissant les crédits financiers durables, selon une approche participative et une coordination étroite entre tous les départements ministériels concernés, a-t-il assuré.

Et de poursuivre qu’en un laps de temps réduit, tous les textes juridiques et réglementaires encadrant ce chantier ont été préparés et promulgués.

Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale directe depuis le lancement de la plateforme d’inscription électronique jusqu’à fin mars 2024 a totalisé 3,5 millions de familles, comptant plus de 12 millions de personnes, dont environ 5 millions d’enfants, 1,4 million de familles n’ayant pas d’enfants éligibles à la prime mensuelle forfaitaire et 1,2 millions bénéficiaires âgés de plus de 60 ans, a-t-il relevé.

Le coût de la mise en oeuvre de ce chantier national est estimé à 25 MMDH pour l’année 2024, puis de 26,5 MMDH pour l’année 2025, avant d’atteindre 29 MMDH à l’horizon 2026, a-t-il dit, soulignant que « le gouvernement a réussi à mobiliser le coût financier de ce chantier stratégique, et n’a pas pris comme prétexte la crise délicate, qui l’a obligé à mobiliser des efforts exceptionnels pour s’en sortir ».

Le moment du lancement effectif de ce chantier demeure l’un des étapes phares dont se souviendront tous les Marocains, s’est-il félicité. « A l’heure actuelle, notre pays met en place des politiques sociales solidaires, justes et durables qui renforcent le niveau de confiance dans l’avenir ».

S’agissant de l’aide au logement, le Chef du gouvernement a fait état de 60.561 demandes enregistrées jusqu’au 19 février de cette année, dont environ 90% ont été initialement acceptées. Ceci témoigne, a-t-il dit, du grand engouement des catégories cibles.

Et de soutenir que ce programme permettra d’améliorer les conditions de vie d’environ 110.000 familles annuellement, avec une enveloppe financière annuelle de 9,5 MMDH pour les cinq prochaines années.

Par ailleurs, Aziz Akhannouch a souligné que le gouvernement a mis en place une vision globale afin de garantir une éducation de qualité pour tous. Elle vise à atteindre la maîtrise des acquis et des capacités d’apprentissage, et ambitionne à garantir l’égalité des chances et une meilleure insertion socioprofessionnelle.

Le gouvernement a interagi avec les revendications appelant à construire une école marocaine équitable, juste et de qualité, a-t-il ajouté.

Dans ce cadre, le projet « Ecoles pionnières », qui a permis de enclencher une nouvelle dynamique dans le cycle primaire, dont la phase pilote au cours de l’année scolaire 2023-2024 a couvert un total de 626 écoles primaires publiques bénéficiant à environ 300.000 élèves, a indiqué M. Akhannouch.

Il sera procédé à l’extension progressive de ces « Ecoles pionnières » en prévision de leur généraliser à l’horizon de l’année scolaire 2027-2028, puisqu’il est prévu que celles-ci passent de 626 à 2.000 établissements primaires par an à partir de la rentrée scolaire 2024 pour atteindre progressivement 500 établissements préparatoires par an à partir de la rentrée de 2026.

Le gouvernement a œuvré à généraliser et à développer l’enseignement préscolaire en tant que point d’entrée essentiel pour garantir des écoles de qualité, a, en outre, souligné M. Akhannouch, notant que les efforts déployés par le gouvernement ont permis l’élargissement de l’offre éducative avec la rentrée scolaire en 2023, puisque 80% des enfants âgés de 4 à 6 ans ont rejoints les bancs du préscolaire.

S’y ajoutent l’ouverture de 4.700 nouvelles classes, le recrutement de 6.000 éducateurs (rices), et la formation de plus de 7.100 éducateurs (rices), en portant la masse horaire de formation de base de 400 heures à 950 heures et en élargissant la base de formation continue.

SB