L’Union des architectes d’Afrique (AUA) a été fondée le 23 Mai 1981 au Nigeria. De 23 pays au départ, l’AUA compte aujourd’hui 43 pays membres et 70 000 architectes à travers le continent, soit un architecte pour 17000 africains.

L’AUA œuvre, entre autres, à unir, sur une base démocratique, et favoriser des liens amicaux, intellectuels, artistiques, culturels, éducationnels et scientifiques entre les instituts et ordres nationaux des architectes. Ses objectifs consistent, entre autres, à favoriser et maintenir le contact professionnel, la coopération mutuelle et l’assistance entre les instituts membres et maintenir le contact avec d’autres associations internationales ayant des objectifs et des fonctions similaires.

Parce que le continent Africain constituera un quart de l’humanité en 2050, possède 1/3 des réserves minières mondiales, avec une superficie de 30,37 MKm² dépassant celle de l’Europe, les USA et la Chine réunies pour une population d’à peine 1,3 MM d’habitant (en 2016) et aussi avec 18 prix Nobel, ce continent regorge de richesses humaines et naturelles ; C’est le seul continent qui offre tant d’espérance et de confiance en l’avenir. Pour son 13éme congrès, l’AUA a choisi le Maroc comme pays d’accueil. Ce congrès se tiendra à Rabat sous le thème de : L’Architecte et les Nouveaux Défis De l’Afrique, avec comme slogan « In Africa we believe».

Le choix du Maroc comme pays organisateur du congrès émane de son engagement et son enracinement réel et concret en Afrique à travers sa position géographique, ses investissements socio-économiques et ses réalisations dans divers domaines stratégiques. Le thème choisi pour le congrès de Rabat situe le métier de l’architecte dans la pluralité des enjeux et des défis auxquels le continent africain est confronté.

Ces défis sont de plusieurs ordres : l’ordre environnemental et écologique, l’ordre urbain et architectural, l’ordre identitaire et culturel et l’ordre socio-politique. L’architecture est non seulement au cœur de ces enjeux ; elle en est le reflet. Elle reflète l’évolution et les mutations de tout un continent. Elle reflète également sa richesse.

A travers les réflexions de notre congrès, nous bannissons le mythe de l’uniformité de la culture Africaine ; l’Afrique est plurielle à travers ses cultures, ses ethnies, ses territoires et ses expressions architecturales.

L’architecture en Afrique est vernaculaire, millénaire et régionale, source d’inspiration et modèle de rapprochement entre l’homme et la nature. Elle est également une architecture moderne qui a été marquée par l’empreinte de plusieurs architectes de renom qui mérite d’être dévoilée et débattue.

A l’échelle urbaine et territoriale, on peut dire que l’Afrique connait également des mutations socio-spatiales importantes dues à l’accroissement rapide de sa population. L’Afrique c’est 30 millions de Km², avec 1,4 milliard d’individus. Sa population va doubler d’ici 2050 pour atteindre 2,5 milliards individu dont 1 milliards d’urbains.

Ce processus d’urbanisation à la fois rapide et récent doit nous interpeler en tant qu’architectesurbanistes. Il est perceptible, palpable, à travers des dynamiques d’étalement urbain qui génèrent des défis majeurs pour les aires métropolitaines en Afrique : Epuisement des ressources naturelles, prolifération de l’habitat non réglementaire, dévalorisation du cadre bâti, marginalisation d’une partie de la population urbaine. Etc. Ces problématiques nous poussent à réfléchir à des stratégies ingénieuses pour la maitrise de l’étalement urbain qui doivent être portées par des politiques publiques nouvelles, territorialisées, décentralisées et participatives.

L’Afrique c’est aussi un potentiel énergétique inégalé. En effet, la capacité de l’Afrique à développer les énergies renouvelables et à ouvrir la voie vers une plus grande utilisation est de plus en plus évidente. La création d’énergie solaire figure parmi les plus grandes forces du continent et permettra à terme de palier aux problèmes d’accès à l’électricité dans les zones rurales.

Le continent Africain possède d’autre potentiels énergétiques et non des moindres ; c’est le potentiel hydraulique et le potentiel éolien.

Le continent a en effet d’immenses perspectives pour bâtir un continent résilient au changement climatique et à faibles émissions de CO2.

Une bonne exploitation de ces ressources figure comme une perspective majeure pour le développement économique et social du continent. Devant ces constats majeurs, nous nous poserons les questions suivantes dans le cadre de notre congrès :

Comment conserver et mettre en valeur les richesses patrimoniales et identitaires des villes Africaines face aux défis environnementaux, écologiques, sociologiques, démographiques et urbanistiques majeurs que connait le continent ? Comment maitriser les enjeux de la métropolisation dans les pays Africains ? Quelles nouvelles orientations pour les politiques publiques et la gouvernance urbaine ? Quels défis énergétiques pour une Afrique résiliente ? Autant de questions qui seront débattues pendant les deux jours du congrès, avec la participation de plusieurs conférenciers de renoms, universitaires, militants, architectes et hommes politiques de haut niveau, répartis en 04 panels qui se succéderont pour débattre et discuter de problématiques liées aux nouveaux défis que l’Afrique aura à relever.

Les quatre panels sont les suivants :

– Panel 1 : Enjeux et conséquences de la métropolisation dans les pays Africains

– Panel 2 : Enjeux Ecologiques et développement durable en Afrique

– Panel 3 : Enjeux d’un continent entre patrimoine architectural et Ultra-modernité

– Panel 4 : Les politiques publiques et la gouvernance urbaine en Afrique