Une coalition du monde des affaires pour l’abolition de la peine de mort, dirigée par le milliardaire britannique Richard Branson, vient de voir le jour avec l’ambition de mettre un terme partout à cette pratique. Le fondateur de Virgin Group,70 ans, a annoncé l’initiative jeudi lors de l’événement South By Southwest, un ensemble de festivals de musique, de cinéma et de média interactif, à Austin au Texas, tenu de manière virtuel en raison de la pandémie. Aux États-Unis, la peine de mort est encore appliquée au niveau fédéral et dans 28 États avec un récent record d’exécutions après un long moratoire.

 

La coalition contre la peine capitale s’inscrit, selon l’entrepreneur britannique, dans le cadre d’une campagne mondiale plus large en faveur de la justice raciale et économique.

 

« J’ai toujours pensé que la peine de mort est barbare, inhumaine et que les gouvernements ne devraient pas se préoccuper d’exécuter leur propre peuple », a déclaré M. Branson lors du panel préenregistré à cette occasion.

 

Il a ajouté que « les entreprises et leurs dirigeants doivent aller au-delà de leurs entreprises et être une force pour le bien au sein de la société. Cela doit inclure des questions que nous jugeons inacceptables, y compris la peine de mort. » Le milliardaire britannique a dévoilé une déclaration pour mettre fin à la peine de mort qui a déjà été signée par une vingtaine de dirigeants du secteur privé, soulignant que son engagement est d’y rallier d’autres chefs d’entreprise de renom d’ici la Journée mondiale contre la peine de mort le 10 octobre.

 

Selon le document, l’abolition de la peine de mort est « un impératif moral que toute l’humanité devrait soutenir », car cette pratique est « une forme de punition souvent raciste, inhumaine, irréversible et extrême ». D’après les Nations Unies, 170 sur les 193 États membres ont déjà aboli ou mis fin à la pratique des exécutions parrainées par l’État. Les États-Unis sont l’un des rares pays à ne pas avoir aboli cette peine. Selon de récents sondages, une majorité d’Américains soutiennent toujours la peine de mort pour les meurtriers condamnés – 55% selon un sondage Gallup contre 43% qui sont favorable à son abolition, le plus haut niveau d’opposition à cette pratique depuis les années 1960. Après un moratoire de 17 ans, l’administration Trump avait repris l’exécution des condamnés à mort fédéraux en 2020 avec 17 détenus exécutés lors des derniers mois de son mandat.

 

Partisan de l’abolition, son successeur Joe Biden pourrait rétablir le moratoire antérieur, mais une décision du Congrès est nécessaire pour y mettre fin au niveau fédéral.