A travers le monde, le 7 février, on célèbre le Safer Internet Day. C’est une journée réservée à la sensibilisation à une utilisation sécurisée du web et la protection des internautes « vulnérables » des dangers de la toile ( cyber violence, cybersécurité…).

Les Marocains sont évidemment concernés par cet état de fait, avec plus de 31,59 millions d’utilisateurs recensés dans le royaume (jusqu’à février 2022), d’où l’importance de connaître les best practices pour naviguer de façon sécurisée, à tout âge.

D’après les données concernant le Maroc du rapport digital 2022 de Kepios, 84,1% des Marocains disposent d’une connexion internet (toutes plateformes comprises). Le Marocain passe en moyenne 3h35 par jour à surfer sur la toile et ce, en grande partie via mobile (94,8% des utilisateurs).

Le royaume comptait 23,80 millions d’utilisateurs de médias sociaux au Maroc en janvier 2022, un chiffre qui est parti à la hausse, avec l’avènement de la pandémie. Ceci s’est traduit par un grand intérêt des utilisateurs sur du contenu lié à l’évolution de la situation épidémiologique dans le pays et à travers le monde, mais aussi du contenu axé sur le divertissement. Entre 2021 et 2022, le nombre d’utilisateurs de médias sociaux au Maroc a augmenté de 1,8 million (+8,2%). Le temps moyen passé devant les écrans à consulter les réseaux sociaux était de 2h29 par utilisateur.

Tout ce temps passé à naviguer la toile pousse bien évidemment à se poser la question sur le niveau de connaissance des utilisateurs des risques auxquels ils peuvent se trouver confrontés, notamment en termes de cybersécurité.

De l’avis des experts, il faut savoir que le facteur humain demeure le principal élément dans toute atteinte à la sécurité des internautes à ce jour. Le manque de conscience des risques dans l’univers digital est la principale cause des cas de piratage de données personnelles et d’autres cyber crimes, notamment pour ce qui est de la cyber pédophilie et du cyber harcèlement.

Que dit la loi ?

Selon les explications données par la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), la loi n° 09-08 relative à la protection des données personnelles indique que les utilisateurs doivent être informés de la collecte de leurs données par les entreprises ou les fonctionnaires de l’État.

Par ailleurs, la loi n° 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques fixe le régime applicable aux données échangées par voie électronique, à l’équivalence des documents établis sur papier et sur support électronique et à la signature électronique. Celle-ci détermine le cadre juridique applicable aux opérations effectuées par les prestataires de service de certification électronique, ainsi que les règles à respecter par ces derniers et les titulaires des certificats électroniques délivrés.

Ainsi, est soumis aux dispositions de cette loi, quiconque propose, à titre professionnel, par voie électronique, la fourniture de biens, la prestation de services.

Afin d’éviter tout problème, le législateur indique qu’est considéré « certificat électronique sécurisé », tout document délivré par un prestataire de services de certification électronique agréé par l’Autorité nationale d’agrément et de surveillance de la certification électronique (ANASCE).

Les prestataires de services de certification électronique sont astreints au respect du secret professionnel, sous peine des sanctions. Ils sont responsables de leur négligence, impéritie ou insuffisance professionnelle, sauf à démontrer qu’elles n’ont commis aucune faute intentionnelle ou négligence. Les personnes fournissant des prestations de cryptographie à des fins de confidentialité sont responsables du préjudice causé aux personnes leur confiant la gestion de leurs conventions secrètes en cas d’atteintes à l’intégrité, à la confidentialité ou à la disponibilité des données transformées à l’aide de ces conventions.

Pour ce qui est de la cyberpédophilie, celle-ci est traitée de la même manière, au niveau juridique, que la pédophilie. Ainsi, le Code pénal marocain indique que « quiconque provoque, incite ou facilite l’exploitation d’enfants de moins de dix-huit ans dans la pornographie par toute représentation, par quelque moyen que ce soit, d’un acte sexuel réel, simulé ou perçu ou toute représentation des organes sexuels d’un enfant à des fins de nature sexuelle, est puni de l’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 10.000 dh à 1 million de dirhams ».

Et d’ajouter que « quiconque produit, diffuse, publie, importe, exporte, expose, vend ou détient des matières pornographiques similaires ». Il est à noter que ces actes sont punis même si leurs éléments sont commis en dehors du Royaume.

De plus, les coupables de délits peuvent être frappés de cinq ans au moins et dix ans au plus, d’interdiction d’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille.

Quelques conseils utiles aux jeunes et aux parents

Il est donc impératif de suivre certaines règles et d’adopter de bonnes pratiques lorsqu’on navigue sur le Web. Par exemple:

  • Mettre en place un programme de contrôle parental ;
  • Faire attention aux informations partagées sur le web ;
  • Sensibiliser les jeunes à l’usage et les dangers d’Internet ;
  • Encourager les parents à parler avec leurs enfants et vice-versa ;
  • Faire attention à ce que les parents partagent comme information sur leurs enfants (photos, activités, lieux qu’ils fréquentent, etc.).