La Banque centrale de Tanzanie a décidé de geler l’échange des billets de banque kényans avec effet immédiat, une mesure qui intervient une semaine seulement après l’émission par la Banque centrale du Kenya de nouveaux billets de banque pour lutter contre la fraude et les flux financiers illicites.

Dans une lettre adressée à toutes les institutions financières, le responsable de la réglementation bancaire tanzanien a déclaré qu’il a été informé par la Banque centrale du Kenya de l’émission d’une nouvelle série de billets commençant le 31 mai.

« Afin de lutter contre les flux financiers illicites et les contrefaçons à destination de la République du Kenya, il a été conseillé à la Banque de Tanzanie de geler le compte de collecte en monnaie kényane avec effet immédiat », souligne la directive de la Banque centrale du Kenya (CBK).

Cette mesure signifie que toute personne possédant de vieux billets kényans dans les deux pays devra les apporter au Kenya pour les remplacer et en justifier la source, conformément aux directives de la CBK.

Cette annonce porte un coup dur pour les auteurs de flux financiers illicites qui ont introduit d’énormes quantités de monnaie kényane dans les pays voisins, dans l’espoir de les blanchir dans les monnaies locales, soulignent à cet effet les médias kényans.

Le Kenya a dévoilé de nouveaux billets de banque au public le 1er juin et a annoncé son intention d’éliminer progressivement les billets de 1000 shillings (10 dollars environ) de l’ancienne génération d’ici le 1er octobre.

Le 3 juin, le gouverneur de la CBK, Patrick Njoroge, a indiqué, lors d’une conférence de presse, qu’il va travailler en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs afin d’assurer une transition en douceur aux nouveaux billets de banque.

« Nous allons travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes du secteur financier, y compris nos autres banques centrales de la région, pour assurer le bon déroulement des transactions et lutter contre les flux financiers illicites », a-t-il assuré.