Le prochain Conseil de Bank Al-Maghrib, premier de l’année, étant prévu le 21 mars, les pronostics courent évidemment sur la décision que devrait prendre l’institution par rapport au taux directeur.
D’après les analystes, il faudrait s’attendre à un relèvement entre 25 et 50 points de base, ce qui est selon eux une démarche positive eu égard à la conjoncture.
BMCE Capital global Research a déjà livré son avis sur la question. Dans un flash dédié, la filiale de BOA prévoir «un relèvement du taux directeur dans une fourchette comprise entre 25 et 50 points de base (pbs) avec, dans les deux cas, le maintien de la réserve obligatoire inchangée à 0%».
Les analystes de BKGR estiment que «l’inflation semble toujours tenace et atteint un niveau historiquement élevé, en janvier 2023, même s’il est encore précoce pour juger de l’efficacité de la hausse du taux directeur de 100 pbs opérée en 2022».
CDG Capital, de son côté, table sur une «augmentation de 50 points de base d’un coup et ce, pour la troisième fois consécutive, pour le porter à 3%. Les arguments de CDG Capital?
Un environnement international marqué par la poursuite du resserrement des politiques monétaires, adoptées par la quasi-majorité des banques centrales mondiales, mais aussi «la persistance des dérapages inflationnistes, alimentaires et non alimentaires, impactant aussi bien la composante globale que sous-jacente, laissant présager ainsi une durabilité de l’inflation en liaison, notamment, avec la poursuite du processus de la transmission de la hausse des prix des biens échangeables vers les biens non échangeables». Il s’agit aussi de «la forte reprise des crédits en dépit de la réaction partielle des taux débiteurs face à la hausse de 100 pbs du taux directeur et la poursuite de l’accélération de la masse monétaire». Ceci, en tenant compte aussi des perspectives favorables de la croissance économique en 2023, liées au bon déroulement de la saison agricole 2022/2023.
Pour rappel, deux relèvements successifs du taux directeur (TD) ont été décidés par le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), lors de ses 3ème et 4ème réunions trimestrielles au titre de l’année écoulée.
Motivés notamment par l’accélération de l’inflation qui continue d’être alimentée par les pressions externes qui se diffusent aux biens et services non échangeables, le passage du TD à 2,5% en décembre au lieu de 1,5% en juin 2022 avait pour but, selon BAM, de « prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et favoriser le retour de l’inflation à des taux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix ».