Dans une lettre adressée, vendredi 17 mars 2023, au ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, quatre associations représentant la majorité du collègue des producteurs-exportateurs de la tomate ont annoncé leur décision de se retirer de la commission mixte chargée de la gestion et du suivi de l’approvisionnement du marché national. Il s’agit notamment de l’APEFEL, l’AMCOM, l’ANCEFEL et l’ACPA.
C’est une manière pour ces organisations professionnelles de riposter contre le maintien des mesures de restriction à l’export des primeurs en général, et de la tomate en particulier, notamment vers le marché européen et subsaharien.
Plus que cela, les professionnels ont tenu un sit-in, en début de semaine, au siège de la Chambre d’agriculture de la région Souss-Massa en présence des professionnels de la filière et du président de la Chambre agricole régionale.
Constituée à l’issue de la visite de Mohammed Sadiki, le 14 févier 2023, à Agadir, pour surmonter les contraintes liées à l’approvisionnement et la commercialisation de la tomate en concertation avec les professionnels de la filière, «cette commission ne s’est réunie que trois fois depuis son institution à l’issue de la visite du ministre de tutelle», affirment les quatre associations dans leur correspondance.
Il est également reproché à cette commission faire cavalier seul «malgré les sollicitations des organes professionnels mentionnés de sa tenue impérative et le non-respect des quotas autour desquels les membres de la commission se sont concertés».
Sur ce point, les professionnels affirment que le pourcentage de tomate acheminée à l’export a graduellement affiché un recul jusqu’à atteindre 70% de baisse durant une semaine alors que ce même taux est passé à 100% durant les 18 et 19 mars 2023.
«Aucune quantité n’a été traitée par les stations de conditionnement et d’emballage, ce qui continue de priver les professionnels de visibilité surtout par rapport à leurs engagements avec les clients à l’étranger, notamment l’UE dans le cadre des obligations contractuelles scellées avec eux», souligne la lettre rédigée par les professionnels.
Sur un autre registre, selon la lettre en question, «l’achat de la tomate au départ du marché local pour son acheminement par la suite à l’export continuent de porter atteinte aux engagements déjà pris par les producteurs-exportateurs dans le cadre de cette commission mixte sans aucune intervention de la part des pouvoirs publics pour interdire cette pratique censée être bannie».
Notons que depuis l’activation de ce dispositif, à l’instar de l’année dernière, les quantités commercialisées sur le marché national ont été vendues, selon les professionnels, à des prix en deçà du coût de revient de la production de la tomate.
Pour rappel, la commission mixte s’est concertée sur un quota préalable de l’ordre de 1.200 tonnes à l’export tout en suivant de près la situation du marché national, soit à travers l’augmentation ou la baisse de ce contingent en fonction de l’évolution de l’offre et de la demande sur le marché national.
(Y.S)