Table ronde organisée par Horizon press.

Les industriels pharmaceutiques montent au créneau face à la suppression de la TVA sur les médicaments qui figure dans le PLF 2024. S’ils considèrent que cette mesure est bénéfique pour le consommateur, ils estiment être lésés dans cette affaire en raison de la non déductibilité de cet impôt indirect sur les intrants que supportent la profession. Cela représente un surcoût de 20% sur leur activité.

« Il existe un risque sur la souveraineté sanitaire du pays puisqu’avec cette mesure, on privilégie l’importation à la production locale », a déclaré Mohamed Houbachi, président de l’AMMG (Association Marocaine Du Médicament Générique) qui intervenait dans le cadre d’une table ronde organisée par le groupe Horizon Press.

« Nous avons été surpris de cette exclusion, alors que l’on milite pour la fabrication locale (…) Nous n’avons pas été consultés, c’est peut-être un oubli. Nous sommes donc allés voir, lundi 20 novembre, les Parlementaires qui ont compris nos doléances », indique Houbachi. Il faut dire qu’aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique représente plus de 17 millards de chiffre d’affaire en 2022 et 2 millards de dirhams de contribution fiscale.

« Nous ne sommes pas un secteur comme les autres. Nous voulons  une industrie forte, indépendante et souveraine. Cette mesure va empêcher des industriels d’investir au Maroc », déclare pour sa part Mohamed El Bouhmadi, président de la FMIIP (Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation).

Les industriels souhaitent soit maintenir le statu-quo au niveau du PLF soit être totalement exonérés de la TVA. « On est en train d’encourager des importateurs qui n’apportent aucune valeur ajoutée par rapport à des industriels marocains souverains. Il faut donc maintenir le système de 2023 en attendant de trouver un plan B », tranche Mohamed Boughaleb, expert-comptable qui était également invité à la table ronde.