L’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a animé, vendredi à Casablanca, une conférence-débat sur les relations franco-marocaines à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Ain Chock. Parmi les sujets évoqués, il y avait bien évidemment la question du Sahara marocain et celle des visas.

« Nous avons conscience de l’importance de ce sujet (Sahara, ndlr) pour le Maroc. Nous avons conscience des évolutions du monde. Dans le dialogue que nous avons avec le Maroc, cette question, comme elle l’a été depuis 2007, sera évoquée dans la logique de poursuivre l’intimité et le partenariat dans les années et les décennies à venir », a déclaré Lecourtier au micro de l’Infomédiaire.

Lors de sa présentation, l’ambassadeur a affirmé qu’il serait « illusoire et irrespectueux » de penser pouvoir construire un avenir ensemble avec le Maroc sans clarifier la position de la France sur la question du Sahara marocain.

« Il serait totalement illusoire, irrespectueux et stupide de considérer qu’on va construire ce que j’espère qu’on arrivera à construire, brique après brique, pour le bonheur de nos deux nations et quelques autres voisins, sans clarifier ce sujet, que tout le monde à Paris connaît et reconnaît le caractère essentiel pour le Royaume, hier, aujourd’hui et demain”, a-t-il souligné en réponse à une question sur la position de la France sur la question du Sahara.

« Comment voulez-vous qu’on puisse prétendre avoir ces ambitions sans prendre en compte les préoccupations majeures du Royaume sur la question », a encore répondu Lecourtier.

S’arrêtant sur la question des visas, l’ambassadeur de France a fait savoir que celle-ci « a été très largement résolue l’année dernière ».

« Quand je suis arrivé, j’ai eu des instructions très claires. Nous sommes sortis de la triste époque des quotas. Nous avons pu donner à nouveau 100.000 visas de plus, soit une augmentation de 70% par rapport à l’année passée. Nous refusons une demande sur huit. (…) Aujourd’hui, les limites que nous avons ne sont pas des limites politiques, mais ce sont des limites qui tiennent à la capacité de nos équipes consulaires à traiter une demande très forte. C’est pour cela que nous travaillons à améliorer l’efficacité de ce dispositif », a-t-il déclaré au micro de l’Infomédiaire.

Répondant à une question sur les perspectives des relations économiques, Lecourtier a affirmé que celles-ci sont « très bonnes ». « Elles vont continuer à l’être. Nous avons un certain nombre de chantiers à mener ensemble. Les défis ne sont plus les mêmes. La question de l’énergie est aujourd’hui une question centrale. Le Maroc va devenir une super-puissance des énergies renouvelables. Nous voulons être partie prenante de cette aventure », a-t-il dit.

Pour rappel, cette conférence a été organisée par la Fondation Links, présidée par l’ancien ministre et ambassadeur du Maroc en France, Mohamed Berrada.