Infomediaire Sport – Yassine Darkaoui, un Marocain passionné de sports nautiques et du grand large, s’apprête à entreprendre dans le Golfe de Thaïlande un record du monde de traversée à bord d’un petit voilier (Laser olympique) sous les couleurs nationales.

Le défi est de taille. Il s’agit de naviguer en solitaire et à la force du corps et des bras six ou sept jours sans interruption et sans assistance pour parcourir une distance de plus 496 miles (plus de 800 km) dans le golfe de Thaïlande.

L’épreuve est des plus ardues au vu des spécificités du dériveur « laser-olympique », une petite et frêle embarcation d’à peine 4,23m de long et un poids de 60kg montée d’une unique voile de 7m2.

Une fois dans ce type de dériveur, l’on est totalement exposé aux éléments (vagues, vents, courants, houles, soleil, …) qui deviennent plus difficiles et pénibles loin au large, l’on ne dispose pas d’abris, juste une place assise pour le barreur (skipper), explique Darkaoui, qui est en préparation pour cet exploit inédit depuis deux mois dans la célèbre station balnéaire de Phuket (sud de la Thaïlande).

Durant la traversée dans le Golfe de la Thaïlande, l’on est livré à soi-même à plus de 200 km des côtes, aucune assistance, aucun approvisionnement, pas de répit durant six ou sept jours, le seul équipement de navigation à bord est un GPS traceur qui permet de suivre la position du voilier avec la possibilité de déclencher une alerte de détresse en cas d’urgence, explique l’aventurier marocain.

Il s’agit de garder les sens en éveille, négocier plusieurs facteurs (vents, courants…) avec la hantise d’être percuté par un chalutier ou un grand bateau surtout la nuit, relève-t-il, soulignant que ça devient un challenge de taille au fil des jours faute de sommeil réparateur avec juste le temps de somnoler à la barre une dizaine de minutes quand c’est possible.

Compte tenu des contraintes d’espace dans la petite embarcation et de la conservation des aliments, l’alimentation durant la traversée est limitée à des fruits secs, huile d’olive, matières grasses et des plantes locales séchées riches en protéines. Pour l’eau, un dessalinisateur d’eau de mer embarqué permet d’obtenir 5 litres par jour.

Le jeune aventurier Marocain n’est pas à son premier essai pour battre le record du monde de distance en Laser détenu par un croate avec 496 miles en mer méditerranée.

Il y’a quatre ans il avait entrepris le même challenge dans la mer d’Andaman au large de la Thaïlande. Après 77 heures de navigation, il a dû abandonner à cause de blessures douloureuses (sévère tuméfaction cutanée) après avoir parcouru 212 miles. Et ce n’était pas peine perdue. « Lors de ce premier essai, où le vent faisait aussi défaut, j’ai enregistré le record du monde de temps passé sur un dériveur sans assistance et la deuxième plus longue distance à naviguer en dériveur », explique-t-il.

Depuis sa tendre enfance, ce natif de Tanger qui boucle cette année ses 40 ans, a été toujours en contact avec la mer. Plongée en apnée et sports de glisse aquatique ont été sa passion avant de quitter le Maroc en 2011 pour s’établir en Thaïlande. Son travail de chargé de marketing et vente auprès d’une compagnie de speed boat à Phuket lui permet de vivre pleinement sa passion avec le plus clair du temps au large.

Pour la préparation de sa performance en mer, Darkaoui tient à équilibrer moral et physique. « La préparation morale est très importante et si défaillance il y’a de ce côté, elle peut vite faire précipiter le physique quelque-soit son niveau », explique-t-il. « Outre l’entrainement physique intense, je fais aussi beaucoup de méditation et la culture du pays s’y prête à merveille », ajoute-t-il.

Le laser olympique demande beaucoup d’efforts physiques pour bien progresser sur ce type de dériveur. Il s’agit de tirer meilleur profit du vent, des courants tout en manipulant l’embarcation à la force des bras et du corps, un peu comme c’est le cas sur une planche à voile. Il s’agit d’un jeu d’équilibre délicat où l’effort physique doit être déployé judicieusement pour éviter un épuisement total, confie Darkaoui.

« Je suis fier de mener ce défi sous les couleurs du drapeau marocain et faire connaître le Royaume dans cette contrée lointaine où les sports nautiques sont si populaires auprès des thaïlandais et des millions de touristes qui affluent sur cette station balnéaire du Royaume de Siam », dit-il.

Le record du monde de la traversée au Laser olympique de Darkaoui sera homologué par l’ »Official World record », un organisme international qui certifie de telles performances.

Darkaoui compte lancer sa tentative de record de traversée à partir d’une plage de Hua-Hin, une station balnéaire dans la province de Krabi (sud de la Thaïlande). Dans l’attente du jour « J », l’aventurier marocain espère des conditions climatiques favorables et souhaite surtout boucler le tour de table des sponsors pour cet exploit inédit sous les couleurs du drapeau national.

Rédaction Infomediaire.