Le Fonds monétaire international (FMI) a revu, mardi, à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Afrique du Sud tout en mettant en garde contre l’impact de l’incertitude politique qui prévaut dans le pays.

Ainsi, le FMI estime que le Produit intérieur brut sud-africain devra enregistrer une croissance molle de 1,2 pc en 2019 contre une prévision initiale de l’ordre de 1,4 pc. En 2020, ce taux passera à 1,5 pc, indique le Fonds.

Ces prévisions reflètent la persistance de l’incertitude politique même au-delà des élections générales, qui auront lieu dans le pays le 8 mai prochain, a dit l’institution de Bretton Woods.

Les obstacles structurels devront continuer à peser sur l’investissement et la productivité, a poursuivi le Fonds, soulignant que l’Afrique du Sud a besoin de mettre en œuvre des réformes structurelles pour encourager l’investissement privé, l’emploi et la croissance.

L’autre institution de Bretton Woods, la Banque mondiale, avait estimé, lundi, que l’économie sud-africaine continuera à réaliser des taux de croissance inférieurs à ceux enregistrés par les autres pays d’Afrique subsaharienne.

L’économie sud-africaine aura du mal à se développer parallèlement au reste de l’Afrique subsaharienne, en raison d’un certain nombre de facteurs dont l’affaiblissement de la confiance des entreprises, estime la BM dans son rapport «Africa Pulse».

Selon l’institution, cet affaiblissement de la confiance des entreprises, qui freine les investissements, est imputable à la lenteur des réformes structurelles dans le pays.

La Banque a maintenu inchangées ses prévisions de croissance pour l’Afrique du Sud, estimant que le Produit Intérieur Brut du pays arc-en-ciel devra s’installer à 1,3 pc en 2019 contre une prévision initiale de 1,8 pc. En 2020, ce taux devra grimper à 1,7 pc et à 1,8 pc en 2021.

Les prévisions de la BM sont presque conformes à celles de la Banque centrale sud-africaine, qui prévoit une croissance de 1,7 pc pour 2019.

Ces chiffres augmentent les pressions sur le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui tablait sur une croissance de 3 pc. 

L’économie sud-africaine est entrée dans un nouveau cycle de crise au début de 2019 avec la mise en œuvre de coupures persistantes du courant. Il s’agit d’une situation compliquée pour un pays qui n’a pas réussi à franchir la barre des 2 pc de croissance depuis cinq ans.