Les vastes opérations de coupure du courant, actuellement en vigueur à travers le territoire sud-africain, ont mis les réseaux du téléphone mobile sous une énorme pression, aggravant les inquiétudes des opérateurs.

Ces derniers ont exprimé leur mécontentement, appelant le gouvernement de l’ANC à trouver des solutions rapides à une situation qui frappe de plein fouet leurs investissements.

MTN, un des principaux opérateurs du pays, a indiqué que ses sites sont menacés par les délestages. Les coupures du courant risquent de rendre «inutiles» les importants investissements consentis pour développer les infrastructures de la compagnie en Afrique du Sud, a dit MTN dans un communiqué.

La société a noté que la plupart de ses sites avaient été équipés de systèmes de sauvegarde afin de garantir que ses stations de base puissent continuer à fonctionner en cas de panne de courant. Cependant, la fréquence des coupures sape ces investissements, rendant les équipements et les installations pratiquement inefficaces, a concédé le groupe.

La compagnie sud-africaine de l’électricité, Eskom a entamé en février dernier des délestages électriques, imposés par les défaillances dans sa capacité de production. Les coupures se sont intensifiées depuis la semaine dernière suite à la rupture des importations de l’électricité du Mozambique voisin, frappé par le cyclone Idai.

Les délestages interviennent sur fond d’une grave crise financière affectant Eskom, dont la dette s’élève à environ 30 milliards de dollars.

Par ailleurs, les compagnies de télécommunication soulignent que les coupures du courant ont encouragé les gangs du crime organisé spécialisés dans le vol des équipements et des installations de la téléphonie mobile.

Les délestages, qui plongent des quartiers entiers dans l’obscurité à des heures prévisibles, offrent aux criminels une plus grande couverture pour leurs activités, indique Jacqui O’Sullivan, directeur exécutif de MTN-Afrique du Sud.

Ces vols engendrent un coût élevé pour les compagnies, ajoute le responsable, rappelant que son groupe a dû dépenser environ 11 millions de rands (1 dollar US = environ 14 rands) pour remplacer des batteries volées de 100 sites à Gauteng, principale province sud-africaine abritant Johannesburg et Pretoria.

«Plus généralement, nous avons dû dépenser 285 millions de rands en infrastructures supplémentaires pour réparer les dégâts causés par le vol», poursuit-il.

Face à cette situation, les opérateurs de la téléphonie mobile ont été obligés de renforcer la sécurité autour de leurs installations, une mesure qui augmente les charges.

Le marché de la téléphonie mobile sud-africain est partagé entre cinq opérateurs : Cell C, Vodacom, MTN South Africa, Virgin Mobile et 8ta.

Le gouvernement sud-africain a indiqué mardi qu’il était incapable de fixer une date pour la fin des délestages, plongeant les investisseurs dans une situation de profonde incertitude.

IM