Plus de 24,5 millions d’Algériens sont appelés, jeudi, aux urnes pour élire le successeur de Abdelaziz Bouteflika, dans une atmosphère très tendue marquée par des protestations sociales qui durent depuis le 22 février dernier.


C’est le troisième scrutin présidentiel que les autorités tentent d’organiser cette année, après celui du 18 avril dernier qui devait ouvrir la voie au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, avant qu’il ne soit contraint à démissionner sous la pression de la rue et que la Présidentielle du 4 juillet dernier qui avait dû être annulée, aucun candidat ne s’étant déclaré face à l’ampleur de la contestation sociale.


Dans cette élection très attendue, cinq candidats concourent pour la magistrature suprême du pays, à savoir l’ancien Premier ministre et président du parti « Talaie el Hourriyet », Ali Benflis, l’ancien chef de gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, l’ancien ministre de la Culture et actuel secrétaire général par intérim du Rassemblement National Démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, l’ancien ministre de Tourisme et président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina et le président du parti Front Al-Moustakbel, Abdelaziz Belaid.


Dans la foulée des préparatifs de ces élections cruciales pour l’avenir du pays, les autorités avaient lancé une course contre la montre pour la désignation des membres et du président de l’Autorité nationale indépendante des élections après la promulgation des nouveaux textes relatifs aux scrutins que les deux chambres du Parlement avaient récemment adoptés.


Cette instance électorale aux destinées de laquelle préside l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Chorfi, est chargée de « superviser toutes les étapes du processus électoral, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats préliminaires ».


Dans cette perspective et avant même le lancement de la campagne électorale, le 17 novembre dernier, les postulants avaient signé la Charte d’éthique des pratiques électorales qui expose les principes directeurs et les pratiques particulières qui forment le cadre du comportement moral attendu des acteurs participant au processus électoral.


Dans leurs programmes électoraux, les candidats s’engagent, notamment, à réviser la Constitution, à reformuler le cadre juridique des élections, à renforcer la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique