L’Agence française de développement (AFD) et le Maroc ont signé récemment un accord de prêt de 100 millions d’euros dédié au programme d’appui à l’amélioration de la performance des communes. Cette opération complète le financement de la Banque mondiale (272 millions d’euros), indique l’AFD dans un communiqué, soulignant que dans le contexte actuel de pandémie, le programme permettra d’accroitre la résilience des territoires, de renforcer leur capacité à soutenir la relance économique et le développement local, et de garantir la continuité et l’amélioration de la qualité des services publics locaux.


L’objectif du programme est de renforcer l’échelon communal qui joue un rôle de premier plan dans la fourniture des services publics et dans la relation entre l’administration et le citoyen. Il prévoit ainsi de renforcer la gouvernance et d’abonder le niveau de dotations d’équipement de la centaine de communes participantes. Celles-ci regroupent près 80 % de la population urbaine et 50% de la population totale du pays. « Cet abondement sera fonction des résultats atteints par les communes dans le cadre d’une évaluation annuelle de leur performance, menée par le ministère de l’Intérieur », précise le communiqué, relevant que grâce à ce mécanisme incitatif, les communes disposeront de capacités d’investissement renforcées.


En corollaire de cet appui financier, le programme, qui se déroule sur une période de 5 ans (2019-2024), propose également un accompagnement non-financier, via des prestations d’assistance technique et de formation adaptées qui seront mises à la disposition des communes. « Dans ce cadre, l’AFD a accordé, en parallèle du prêt, une subvention de 500 000 euros pour accompagner les collectivités dans la création et la mise en oeuvre de cellules d’audit interne », poursuit la même source, notant que l’audit interne est un outil de gestion clé pour améliorer les compétences de management et de maîtrise des risques des collectivités locales. Le programme contribuera aussi au développement de l’intercommunalité, dans une logique d’amélioration de l’efficience de certains services publics clés tels que les transports communs ou la collecte des déchets.


« Les objectifs visés par le présent programme, d’amélioration des services et prestations rendus par les services communaux, s’avèrent encore plus pertinents dans ce contexte de crise sanitaire. Un contexte qui verra les communes marocaines relever le double défi de régression des ressources et d’augmentation des attentes des citoyens et des charges », a indiqué Khalid Safir, Wali directeur général des collectivités territoriales, cité dans le communiqué. « Les communes doivent en effet redoubler d’effort en vue d’assurer la continuité des services publics de base (services administratifs, éclairage public, transport public, collecte des déchets, …) en en améliorant la qualité, tout en faisant face aux nouvelles dépenses générées par cette pandémie », a ajouté Safir. 


De son côté, le directeur de l’AFD au Maroc, Mihoub Mezouaghi a estimé que l’impact financier de la crise sanitaire sera également élevé pour les collectivités locales, ajoutant que celles-ci sont amenées à fournir une partie des réponses sanitaires et des mesures de soutien économique et social nécessaire dans le contexte actuel. « Il s’avère alors essentiel de renforcer la résilience des territoires. Ce programme doit y participer grâce à l’amélioration des ressources humaines et financières des communes, le renforcement de leurs capacités de maîtrise d’ouvrage et de gestion financière, transparente et efficiente », a t-il dit.