Infomédiaire Maroc – Le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Rwanda, mais également la Belgique, l’Allemagne et dans une moindre mesure la France sont allés plus loin en déléguant tout ou une partie de la gestion de l’assurance maladie obligatoire aux mutuelles, a indiqué, mardi à Lomé, le président de l’Association internationale de la mutualité (AIM), Christian Zahn.

 

« Cela a permis de démontrer que les mutuelles sont en capacité de gérer l’assurance maladie ou la couverture maladie universelle et ce, en partenariat ou en complémentarité avec l’Etat, tout en poursuivant un objectif commun : l’intérêt général », a souligné Zahn, dans une allocution, lors de la cérémonie d’ouverture, dans la capitale togolaise, de la Conférence internationale sur la mutualité, sous le thème « Le pari de la mutualité pour le XXIème siècle ».

 

Dans ce sens, Zahn s’est félicité de l’action menée par les partenaires de l’AIM en Afrique de l’Ouest, relevant qu’ils œuvrent inlassablement dans le but d’apporter leur soutien à la création de mutuelles là où elles n’existent pas, de les renforcer là où elles sont encore trop précaires ou de les fédérer pour mieux organiser leur représentation.

 

Au Sénégal, au Burkina Faso, au Cameroun, ou dans bien d’autres pays, des mutuelles voient le jour ou tentent de s’associer aux projets de couverture sanitaire universelle, a-t-il fait savoir, ajoutant que certaines d’entre elles développent des centres de santé afin d’améliorer l’offre sanitaire de proximité au profit des populations.

 

« Ces initiatives démontrent l’importance de notre mouvement mais aujourd’hui, nous souhaitons envoyer collectivement un message aux décideurs politiques. Un message qui dit que toute politique de santé doit être basée sur deux principes : l’ambition et la solidarité », a-t-il, en outre, affirmé.

 

Dans une conjoncture délicate de son histoire, l’Afrique a plus que jamais besoin de systèmes de protection de santé forts, solides, ambitieux et solidaires, et au sein desquels les mutuelles jouent un grand rôle, a-t-il ajouté.

 

« Le développement économique de l’Afrique se poursuit, mais il ne peut se faire sans la mise en place de systèmes de protection sociale », a-t-il estimé.

 

La cérémonie d’ouverture de cette Conférence a été marquée par la présence du ministre ivoirien de l’Emploi et de la Protection sociale, ainsi que des représentants de la Commission de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Bureau international du travail (BIT) au Togo. Plusieurs membres du gouvernement togolais y étaient également présents.

 

Ces Assises de deux jours, organisée par l’AIM en collaboration avec la Commission de l’UEMOA ont pour thème principal « Le pari de la mutualité pour le 21e siècle ». Elles sont placées sous le haut-patronage de la Présidence de la République togolaise.

 

La Conférence rassemble des représentants de gouvernements et d’organisations internationales, des mutualistes du Sud et du Nord et des organisations de la société civile à l’effet de réfléchir sur l’avenir de la mutualité. L’AIM est une organisation-cadre de la société civile composée de fédérations de mutuelles de santé et d’organismes d’assurance maladie comptant 59 membres répartis dans 30 pays à travers l’Europe, l’Amérique latine, l’Afrique et le Moyen-Orient. Les structures membres fournissent une couverture sanitaire à près de 240 millions de personnes à travers la planète.

 

Rédaction Infomédiaire