La première étape du roadshow régional du 2ème « Africa Investment Forum » (AIF), prévu du 11 au 13 novembre prochain en Afrique du sud, a été lancée, mardi à Casablanca, à l’initiative de la Banque africaine de développement (BAD).

Initiée en partenariat avec le fonds d’investissement « Africa 50 » et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), cette rencontre a permis d’identifier les projets à présenter lors de la prochaine édition de ce forum.

A cette occasion, la représentante résidente de la BAD, Leila Farah Mokaddem, a fait savoir que les discussions bilatérales sur les opportunités d’affaires sont tenues avec les équipes techniques de l’AIF qui informent les investisseurs sur les instruments et les modalités d’accompagnement pour concrétiser leurs idées et lancer leurs projets.

« Faire différemment. C’est l’objectif de l’AIF, devenu aujourd’hui une véritable plateforme africaine de promotion de l’investissement », a souligné Mme Mokaddem, notant que la première édition de ce forum a réuni près de 2.000 participants et 277 institutions financières issus de 87 pays.

L’édition 2018 a également engagé 63 négociations en salles de transaction et permis plus de 38 milliards d’intentions d’investissement, a-t-elle ajouté, estimant qu’à eux seuls, ces chiffres résument l’envergure de cette nouvelle plateforme transactionnelle – multipartite et multisectorielle – au service du développement économique et social de l’Afrique.

Ainsi, cette initiative propose une réponse concrète au défi du financement du développement auquel l’Afrique est confrontée, a relevé Mme Mokaddem, rappelant que les seuls besoins en infrastructures et services de base se situent entre 130 et 170 milliards de dollars par an.

« Les gouvernements et les banques multilatérales de développement ne pourront pas financer à eux seuls ces besoins », a-t-elle indiqué, mettant l’accent sur la nécessité d’élargir le cercle des partenaires, dans lequel le secteur privé devrait s’inscrire et jouer un rôle plus important.

Pour ce qui est du Maroc, Mme Mokaddem a passé en revue les différents accords signés entre la BAD et ses partenaires marocains, dont celui avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) visant à renforcer la contribution du secteur privé dans la dynamique d’intégration africaine du Royaume.

Il s’agit aussi de l’approbation d’un Accord de participation aux risques (APR) de 100 millions d’euros au profit du groupe Attijariwafa bank pour soutenir le développement du commerce en Afrique.

De son côté, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a souligné dans une allocution, lue en son nom par Jilali Kenzi, Adjoint au directeur du Trésor chargé du pôle macro-économie, que la volonté de renforcer le rôle du secteur privé dans la transformation structurelle et le développement durable de l’Afrique se traduit par l’impératif de fédérer les efforts de toutes les parties prenantes pour promouvoir l’investissement privé.

Il a, dans ce sens, noté que l’initiative de l’AIF s’inscrit dans cette perspective dans la mesure où elle constitue une plateforme idéale pour l’encouragement de l’investissement sur le continent africain, faisant remarquer que le bilan prometteur de la première édition de ce forum témoigne de la confiance et de l’intérêt porté par le monde des affaires dans le potentiel d’émergence de l’Afrique.

« Le lancement réussi de cette initiative nous encourage à aller de l’avant et à consolider ce forum afin d’en faire un véritable marché notamment pour les entreprises ayant des difficultés d’accès au financement, ainsi qu’un vecteur d’intégration économique et commerciale du continent », a dit M. Benchaâboun.

Il est également crucial de créer les conditions nécessaires pour optimiser la participation de l’ensemble des acteurs à travers l’intensification des efforts en matière d’accompagnement des entreprises dans l’évaluation de leurs projets, le déploiement des instruments d’atténuation des risques et le renforcement du partage de l’information avec les investisseurs potentiels, a-t-il relevé.

Et d’ajouter que le déficit en infrastructures prive l’Afrique de 40% de la productivité des entreprises, alors que l’investissement public ne peut à lui seul répondre à ces besoins, compte tenu des marges de manœuvres budgétaires limitées.

Par ailleurs, le ministre, qui s’est félicité de la qualité des relations entre le Maroc et la BAD, a mis en avant l’expérience marocaine en termes de réformes majeures qui touchent les domaines de la stabilité macroéconomique, l’environnement des affaires, l’approfondissement du secteur financier.