Depuis le 16 avril, les prix à la pompe ont connu une légère hausse, tant pour le gasoil que pour l’essence.

Le prix du diesel a augmenté d’environ 8 centimes, franchissant le seuil des 13 dirhams le litre. Les tarifs affichés ce mercredi dans les stations-service à Casablanca varient entre 13,04 et 13,09 dirhams, comme a pu constater l’Infomédiaire.

Pour ce qui est de l’essence, les prix affichés dépassent les 15 dirhams, soit une augmentation moyenne d’environ 15 centimes. « Je ne m’attendais pas à cette hausse, ou qu’elle soit appliquée par les professionnels. Toutefois, elle reste symbolique, vu qu’il ne s’agit que de quelques centimes », a-t-il conclu.

Dans une déclaration à l’Infomédiaire,le directeur général d’Engerysium consulting, Mostafa Labrak, a indiqué que « cette hausse est normale au vu du contexte actuel ».

L’expert en énergie indique que les récentes hausses du prix du carburant ne sont pas le résultat de la crise entre l’Iran et Israël ; cela est plutôt imputable à la hausse du prix du Brent et des produits raffinés. « Les prix étaient stables ces deux derniers mois. Les sociétés ont dû faire un petit ajustement pour faire face à la hausse au niveau international. L’attaque de l’Iran contre Israël n’a pas réellement eu d’effet négatif sur le marché, puisque l’on s’attendait à une hausse mais elle est restée stable. Nous verrons comment les choses vont évoluer durant cette deuxième quinzaine ».

En ce qui concerne les risques pour la stabilité énergétique, Labrak avance que cela dépend de plusieurs facteurs. « La demande qui va intervenir durant la saison estivale, conjuguée au conflit entre l’Iran et Israël, la crise russo-ukrainienne, voire une potentielle offensive russe ou américaine durant les mois à venir, sont des éléments qui pourraient bien impacter les prix sur le marché. Il suffit de voir l’impact d’une attaque ukrainienne sur des sites de production en Russie, ce qui a entraîné une baisse des exportations ». Pour lui, le Maroc est malheureusement un pays qui dépend de l’importation de ces produits, ajoutant : « Nous devrons probablement subir des augmentations, à l’image de 2022, où les prix avaient dépassé les 17 dirhams/litre pour le gasoil. Nous pourrions éviter cela grâce à une révision des taxes, notamment la TVA ou la TIC, sinon nous devrons faire face à ces changements ».

Selon l’expert, la clé de l’adaptation des entreprises et des consommateurs réside dans une intervention gouvernementale urgente. Sans subventions aux importateurs pour contrer l’augmentation des coûts, les options sont limitées.