Le crédit au secteur non financier devrait enregistrer une croissance positive de 1,9% en 2020 avant de progresser de 2,6% durant l’année prochaine, selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), réuni lundi à Rabat.

 

« En dépit d’un ralentissement manifeste de l’activité prévue en 2020, l’évolution du crédit au secteur non financier resterait positive, avec une croissance de 1,9% en 2020 et de 2,6% en 2021, à la faveur des différentes actions d’appui à la relance économique et aux mesures d’assouplissement de la banque centrale », indique Bank Al-Maghrib (BAM) dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette 11ème réunion du CCSRS.

 

A cet effet, au plan de la politique monétaire, la Banque centrale a particulièrement procédé à deux réductions du taux directeur de 2,25% à 2% en mars puis à 1,50% en juin 2020 et à la libération intégrale du compte de réserve au profit des banques, rappelle la même source.

 

Dans le même sens, elle a activé l’ensemble des instruments de refinancement disponibles en dirhams et en devises et a étendu la liste des actifs admis en contrepartie des refinancements accordés aux banques.

 

Concomitamment, BAM a renforcé son programme de refinancement spécifique au profit de la très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), en y intégrant, en sus des crédits d’investissement, les crédits de trésorerie et en augmentant la fréquence des opérations de refinancement.

 

Au plan prudentiel et afin d’augmenter davantage la capacité des banques de financer l’économie, Bank Al-Maghrib a allégé temporairement certaines exigences en vigueur.

 

En outre, le CCSRS a constaté que les concours bancaires en faveur des entreprises non financières (ENF) ont repris en 2019 avec une hausse de 5,4% après un ralentissement en 2018 de 1,2%, tirée principalement par les entreprises privées. Ces dernières ont vu le rythme de leurs prêts s’accélérer encore à fin avril 2020 à près de 10%.

 

Le taux de défaut des ENF s’est maintenu autour de 10%, niveau déjà élevé et qui risque de s’aggraver en raison de la montée des risques liés à la pandémie.

 

Lors de cette réunion, le comité a approuvé le rapport sur la stabilité financière au titre de l’exercice 2019 et son supplément dédié à l’analyse préliminaire de l’impact de la crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) sur le secteur financier national.

 

Il a également examiné les risques systémiques pesant sur le système financier dans le contexte actuel, analysé l’état d’avancement de la feuille de route inter-autorités en matière de stabilité financière 2019-2021 et passé en revue les conclusions des réunions de concertation hebdomadaires des représentants du Comité tenues depuis le début de la crise sanitaire ainsi que les indicateurs de suivi qui n’ont pas jusqu’ici révélé d’inquiétudes particulières sur la stabilité financière.