Le projet de dessalement d’Agadir est l’un des plus grands projets au Maroc et même dans la région méditerranéenne et africaine a indiqué jeudi le Directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi.

Dans une déclaration à la presse à l’occasion du lancement par le Roi Mohammed VI des travaux de réalisation du réseau d’irrigation à partir de la Station de dessalement d’eau de mer d’Agadir, El Hafidi a relevé que c’est un projet « très structurant et innovant », surtout en matière d’optimisation du coût de production, et une première en matière de mutualisation entre la production de l’eau potable et de l’eau d’irrigation.

Ce projet permettra de réaliser l’une des plus grandes stations de dessalement au niveau de la région méditerranéenne et africaine avec une capacité initiale de 275.000 mètres cube (m3) par jour, dont 150.000 par jour destinés à l’eau potable, a-t-il encore souligné, ajoutant que ce projet permettra également l’accès à l’eau potable d’environ 1.600.000 habitants de la région du grand Agadir et développera l’économie agricole et tout ce qui a trait à la problématique d’irrigation. Il a en outre précisé que c’est un projet pour lequel « nous avons pris en considération un facteur d’une grande importance conformément aux instructions du Roi Mohammed VI et qui est le coût de production », expliquant que, généralement, le mètre cube produit à partir du dessalement de l’eau de mer a un coût très élevé au niveau mondial.

El Hafidi a, par ailleurs, mis l’accent sur trois paramètres sur lesquels ils ont agi pour réduire ce coût de production. Le premier concerne le recours aux dernières générations en matière de technologies pour pouvoir réduire le coût de l’énergie de production, lesquelles sont améliorées par un système appelé le « système des échangeurs de pression » qui est fait de la filtration sous haute pression et « permet de récupérer l’énergie et de réaliser un impact très positif sur le coût de l’énergie par m3 produit et réduit à peu près 43% ».

Quant au deuxième paramètre, il concerne, selon le responsable, le raccordement de la station de dessalement à un parc éolien, étant donné que le « Maroc a un potentiel renouvelable très puissant et qu’il est l’un des rares pays à produire de l’énergie à partir de l’éolien avec un coût très optimisé ».

Le troisième et dernier paramètre est lié au transport de l’eau dessalée à partir de la station de dessalement vers le réseau de distribution du grand Agadir, a-t-il fait savoir, notant que « nous avons bénéficié de la géographie de la région pour pouvoir mobiliser la force gravitaire et ne pas utiliser l’énergie électrique pour ce transport, ce qui permet d’avoir un mètre cube très optimisé »