Amine Amor, Président de l’ASFIM

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    Infomediaire : Pouvez-vous présenter l'Association des Sociétés de Gestion et Fonds d'Investissement Marocains (ASFIM) à nos lecteurs ? Et Quelles sont ses principales actions ?

     

    Amine Amor : L'Association des Sociétés de Gestion et Fonds d‘Investissement Marocains (ASFIM) est l'organisation professionnelle de la gestion pour compte de tiers. Elle réunie depuis 1995 les acteurs du métier de la gestion collective. A ce jour, 17 sociétés de gestion font partie de l’ASFIM. Sa mission principale est de représenter et défendre les intérêts des professionnels de la gestion pour compte de tiers. L’objectif de notre association est de favoriser le développement des OPCVMs et des organismes de gestion, de contribuer à la promotion et au rayonnement de la gestion marocaine, de proposer aux autorités compétentes toutes mesures ou réformes utiles au développement de la profession. L’ASFIM assure également un rôle d'information et d’assistance à ses adhérents. Elle leur apporte un concours permanent dans les domaines juridique, fiscal, comptable et technique.  

     

    Infomediaire : Quel est votre plan d’action pour votre mandat à la tête de l’ASFIM ? et quels sont les défis à relever pour les années à venir ?

     

    Amine Amor : Partant du principe que la mission principale de notre association est de défendre ultimement les intérêts de l’industrie de la gestion d’actifs, je m’inscrirai en droite ligne avec cette vocation mais j’ambitionnerai aussi de déployer une vision stratégique volontariste, avec l’appui du Bureau Exécutif nouvellement nommé. Les grandes orientations de cette stratégie reposeraient principalement sur les trois axes suivants : Tout d’abord, accompagner le développement du marché local. Il s'agit de professionnaliser et de moderniser le fonctionnement de notre marché et de mettre en place des standards et normes relatifs à la qualité, à la gestion des risques et à la conformité ;

    ¥Ensuite, entreprendre des actions vis-à-vis du grand public, parmi lesquels il s’agira de vulgariser le fonctionnement des OPCVMs, améliorer le service aux investisseurs et constituer une force de proposition en faveur de l'épargne longue ;

    ¥Enfin, promouvoir l’industrie de la gestion marocaine à l'international en favorisant la commercialisation des OPCVMs marocains à l'étranger et en valorisant nos produits et nos atouts, tout en renforçant les partenariats de l'ASFIM à l'international. A travers cette vision, nous ambitionnons de développer cette association afin d’accroitre sa notoriété et d’affirmer son autorité au sein du marché et vis-à-vis des régulateurs et partenaires. S’agissant des chantiers structurants, je pense que la profession dans son ensemble gagnerait à être mieux encadrée par un arsenal juridique et fiscal plus élaborés. Dans cet esprit, l’adoption de la loi relative à la gestion pour compte de tiers constituerait une avancée certaine pour l’industrie de la gestion en général et de l’association en particulier dans la mesure où l’adhésion à l’ASFIM deviendrait obligatoire à l’ensemble des gestionnaires de fonds au Maroc et renforcera ainsi le rôle et l’autorité de notre association. Aussi, l’aboutissement de la loi relative à la commercialisation des produits financiers contribuerait à la modernisation et l’efficience de notre profession, à travers la standardisation de l’information aux investisseurs et l’amélioration de la protection des investisseurs. Au-delà de ces projets, notre objectif ultime est de ‘populariser’ la profession auprès du grand public et de permettre au plus grand nombre l’accès à une catégorie d’épargne qui ne manque pas d’atouts.

     

    Infomediaire : Selon vous, quelles sont les perspectives de croissances de ce secteur au Maroc ?

     

    Amine Amor : Le marché de la gestion d’actif est un marché en pleine croissance avec un fort potentiel de développement. Des relais de croissance importants sont encore à exploiter. On peut citer le segment des personnes physiques et des institutionnels non-résidents, l’épargne longue, la distribution au grand public, etc.

     

    Infomediaire : Comment comptez-vous faciliter la collecte de l’épargne et ainsi de développer la commercialisation des produits pour particuliers ?

     

    Amine Amor : La part des particuliers reste relativement faible (9%) dans l’univers de la gestion d’actif. Il s’agit certes d’un gisement important qui gagnerait à être exploité davantage à travers notamment le renforcement de la distribution des produits d'épargne au grand public. Sur ce segment, la contribution des réseaux bancaires sera déterminante.  Par ailleurs, afin d’expliciter le fonctionnement des OPCVMs et le rôle de la profession auprès du Grand public, nous prévoyons d’agir à travers des campagnes de communication et l’organisation d’événements et de manifestations, ainsi que par la publication des guides d’information. Aussi, nous prévoyons de renforcer et de moderniser les réseaux de distribution traditionnels. L’objectif est d’inciter à la constitution d’une épargne longue qui sera investie dans le financement de l’économie.

     

    Infomediaire : Quels ont été les enseignements de la crise, notamment dans le cadre de la gestion de fonds ?

     

    Amine Amor : L’efficience d’un marché ne peut être établie sans la présence de gardes fous effectifs. Le marché de la gestion d’actifs ne déroge pas à la règle. Tout au contraire, le dispositif réglementaire encadrant cette activité protège l’épargnant et permet aux gestionnaires de fonds de s’acquitter de leur mission dans la transparence et la prudence.

     

    Infomediaire : Quelles sont les qualités requises pour être un bon gestionnaire d’actifs ?

     

    Amine Amor : Tout d’abord, il demeure impératif que le gestionnaire soit placé dans une situation qui lui permette à tout moment de n’agir que dans l’intérêt exclusif de l’investisseur. Aussi, le gestionnaire doit être capable de définir pour chaque client une stratégie adaptée à son profil d'investissement et de maitriser son univers d’investissement et les différents risques liés à l’exercice de son activité. L’intérêt économique doit rester au centre de chacune de ces décisions. La confiance des investisseurs étant le gage de pérennité et de viabilité de l’industrie de gestion d’actifs.