Miranda Stobbs, Directrice Maroc Oxford Business Group

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    Infomediaire : Pouvez-vous présenter à nos lecteurs  l'histoire et le concept  d’Oxford Business Group ? 
     
    Miranda Stobbs : Oxford Business Group (OBG) est un cabinet d’études et de conseil britannique fondé en 1994, avec pour principal objectif de combler le déficit en matière d’information à la fois fiable et de qualité sur la situation économique et les questions d’'investissement au sein des pays émergents.  Aujourd'hui, nous couvrons et  publions des rapports sur 30 pays différents, et disposons de centres régionaux à Istanbul et Dubaï.  
    Sur le continent africain, OBG couvre l’ensemble de l’Afrique du Nord, de l'Egypte au Maroc. En Afrique subsaharienne nous sommes présents au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Nigeria, au Ghana, au Gabon, et en Afrique du Sud. 
    Nos rapports se distinguent des autres publications car ils sont élaborés après six à douze mois de recherche sur le terrain. Les analystes d’OBG mènent des discussions informatives avec environ 250 à 300 parties prenantes au sein de chaque pays (dirigeants d’entreprises, ministres, responsables d'associations et autres personnes de premier plan) à la fois dans le secteur public ainsi que le secteur privé. La publication qui en résulte est un rapport qualitatif qui reflète les opinions des interviewés, et qui fournit un complément essentiel aux données chiffrées et statistiques. OBG est un organisme fidèle à sa ligne éditoriale indépendante. L’objectif est de  montrer les possibilités de développement économique, des exportations, les opportunités d’affaires et d'investissement tout en soulignant les défis auxquels font face ces pays et les obstacles potentiels à la conduite des affaires sur place. Alors que nos rapports ciblent principalement les investisseurs internationaux et la communauté d'affaires locale, ils sont également très lus dans les milieux politiques, les institutions internationales et nationales ainsi que dans les milieux universitaires. 
     
     
    Infomediaire : Quelles sont les missions et les objectifs d’Oxford Business Group au Maroc ?
     
    Miranda Stobbs : Au Maroc, Oxford Business Group vise à expliquer chaque année les tendances et les évolutions de l'économie afin de transmettre ses conclusions aux investisseurs locaux et internationaux par le biais de ses publications. Tout d'abord, il y a, comme je viens de le mentionner, notre rapport annuel, qui se positionne comme un guide sur l'économie du Royaume. Il offre une analyse secteur par secteur et couvre entre autres des domaines tels que la finance, l'industrie, le tourisme, la construction, les télécommunications et nouvelles technologies, ou encore l’énergie. En parallèle, nous publions aussi  des mises à jour économiques en ligne qui permettent de mettre à jour régulièrement notre rapport annuel en se focalisant notamment sur des données publiées plus récemment. 
    Afin d’obtenir l’information la plus juste et aussi la plus pertinente, Oxford Business Group dispose d'accords de recherche avec plusieurs institutions locales qui travaillent avec nous depuis nos débuts au Maroc. L'Agence Marocaine pour le Développement des Investissements nous aide à creuser les thèmes majeurs ou encore facilite certaines rencontres avec des chefs d'entreprise. Sur des sujets plus techniques tels les marchés financiers, la fiscalité ou les questions juridiques, nous travaillons avec CFG Group, KPMG et Kettani Law Firm. Ils nous procurent une perspective locale basée sur des décennies d'expérience dans le pays. Nous développons également notre réseau grâce à notre collaboration avec les chambres de commerce comme par exemple la Chambre de Commerce Américaine (AMCHAM) et la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM). 
    Nous analysons régulièrement les disparités régionales et nous focalisons sur une région en particulier au sein de notre étude annuelle.  Cette année, suite à l’initiative royale, notre mission est de produire avec l’Agence de l’Oriental une analyse des opportunités dans cette région. Nous nous déplacerons pour rencontrer les principaux acteurs sur place et comptons nous focaliser sur l’enjeu du désenclavement de la région notamment au travers de la politique régionale en faveur de l’offshoring ou du tourisme. 
     
    Infomediaire : Quel  rôle peut jouer Oxford Business Group  afin de mieux faire connaitre la situation économique du Maroc et les opportunités qu’il offre aux investisseurs étrangers ? 
     
    Miranda Stobbs : Notre analyse est une source riche d’information pour tout investisseur qui cherche à savoir qui influence l’économie et connaitre l’état réel du monde des affaires. Notre site web permet à nos abonnés d’accéder à une base de données d’articles écrits sur 30 pays, et qui, aujourd’hui, comprend plus de 41,000 articles d’analyses ainsi que les contributions de leaders mondiaux comme Bill Clinton, David Cameron, Nicolas Sarkozy ou encore Ban Ki-moon…
    Nous travaillons en étroite collaboration avec les ambassades et les chambres des commerce à l’étranger. Par exemple, lors du Mémorandum d’Entente entre Casa Finance City et The City UK au début du mois d’octobre, j’ai rencontré La Princesse et Ambassadrice du Maroc pour le Royaume Uni S.E. Lalla Jumala Alaoui. Nous nous somme mises d’accord pour développer une distribution encore plus importante en Grande Bretagne de notre prochaine étude The Report : Morocco 2013.  
     
    Grace à notre présence sur place au sein de chaque pays que nous couvrons, nous bénéficions d’un réseau majeur pour les entreprises qui cherchent à développer ou trouver de nouveaux marchés. Nous réalisons aussi des études de faisabilité basées sur notre recherche de terrain. Les conférences et les forums internationaux sont un axe clé de notre travail pour mieux faire connaitre le Maroc aux investisseurs qui prospectent les dernières opportunités sur la région. OBG est partenaire d’un nombre conséquent de conférences. Elles offrent l’occasion de rencontrer leurs participants et distribuer nos rapports. Nous assistons aux conférences clé sur l’Afrique en général et le Maroc en particulier partout dans le monde, comme par exemple The New Maghreb Forum qui s’est tenu à Londres en juin dernier. Nous sommes également très présents au sein des conférences organisées sur le territoire marocain. Nous avons récemment été à l'Association des Utilisateurs des Systèmes d'Information au Maroc (AUSIM), l’Africa Power Forum et la conférence ‘Solar Paces’ à Marrakech. Dans les mois à venir nous serons notamment présents au Postal Forum, au Forum International Afrique Développement et au MEDIT. 
     
     
    Infomediaire : Comment jugez-vous l’environnement politique et  économique au Maroc ? 
     
    Miranda Stobbs : Comme pour la majorité des pays dont Oxford Business Group fait l’analyse, l'économie marocaine offre un éventail diversifié de défis et d'opportunités. Le pays a obtenu de bons résultats malgré la tourmente mondiale et régionale. L’économie du Royaume continue de croître alors que ses voisins du Nord souffrent de stagnation et de récession. L'économie du Maroc est  également d’une impressionnante diversité, avec de nombreux secteurs offrant un potentiel de croissance important dans les années à venir – non seulement dans les secteurs traditionnels comme le tourisme ou le phosphate, mais aussi dans les services tels que les télécommunications et l’offshoring. Dans le même temps, les services financiers – qui comptent déjà parmi les plus développés sur le continent –  continuent leur progression avec la création de  Casa Finance City. Celle-ci fournira une multitude de nouveaux instruments financiers pour aider à renforcer le secteur et permettre aux investisseurs étrangers de pénétrer le reste du Maghreb et de l’Afrique de l'Ouest.  Bien sûr, cela ne veut pas dire que tout est positif. Le Maroc souffre toujours d’un déséquilibre dans les échanges commerciaux et de la pauvreté qui persiste dans les régions rurales – l'une des raisons pour lesquelles nous avons observé ces dernières années des initiatives de développement en dehors de Casablanca et de Rabat. Toutefois, compte tenu des bases saines de l'économie du Maroc, nos analystes qualifient d’encourageantes  les perspectives à moyen et long terme d’attirer l'investissement international 
     
     
    Infomediaire : Dans quel contexte se construit votre partenariat signé avec L’AmCham ?
     
    Miranda Stobbs : Le partenariat avec la Chambre Américaine de Commerce a été modelé à l’identique d’autres accords de recherche dont nous jouissons avec les chambres de commerce dans le monde. L’AMCHAM nous renseigne sur l’évolution des rapports entre les Etats Unis et le Maroc et nous présente les nouvelles entreprises américaines qui s’installent dans le Royaume. Tous les membres d’AMCHAM reçoivent notre rapport chaque année. Au niveau événementiel, nous collaborons par ailleurs sur les conférences majeures organisées par l’AMCHAM.  
    Notre accord a un intérêt tout particulier puisqu’il existe un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le Maroc entré en vigueur depuis le début de l’année 2006. Cette accord s’inscrit dans une tradition existant sur les deux rives de l’Atlantique de poursuivre un commerce libre, et a notamment permis au Maroc de s’ouvrir d’avantage ainsi que d’exploiter plus d’opportunités d’exporter vers les Etats-Unis. L’accord a aussi eu un écho favorable du côté des entreprises Américaines qui se sont montrées prêtes à investir au Maroc, par exemple dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que dans le secteur pharmaceutique ou encore les nouvelles technologies.