Avec la vague de sécheresse qui a sévi ces trois dernières années, la récolte des agrumes, notamment l’orange et la clémentine, devrait connaître une baisse conséquente. Une perspective que tracent d’ores et déjà les professionnels et qui n’est pas pour les laisser de marbre.

En effet, les producteurs sont inquiets car la situation est inédite selon leurs dires. «La situation est très préoccupante. Certes, nous ne disposons pas encore de chiffres, mais le tableau s’annonce sombre. De par mon expérience, cela fait des lustres que nous n’avons pas connu une année aussi désastreuse», déplore Lahbib Bentaleb, président de la FNACAM, Fédération des chambres d’agriculture du Maroc.

Sur les étals, aussi bien nationaux qu’internationaux, l’orange de bouche connue sous le nom de « navel » et l’orange à jus se font rares. Inévitablement, donc, les professionnels anticipent déjà un impact sur les prix: «L’époque où le Marocain achetait les oranges entre 1,50 et 3 DH le kg est révolue. On s’attend à ce que le prix départ ferme soit de 6 DH. Adossé à la spéculation des intermédiaires, il atteindra plus de 10 DH le kg. Au niveau de l’export également, des prix aussi élevés ne sont pas favorable à l’activité. Ainsi, exporter à des prix pareils reviendrait plus cher», regrette Bentaleb.

Pour la clémentine, néanmoins, la situation est moins corsée même si, en comparaison avec les saisons précédentes, le repli de la production est important.

Les professionnels soulignent, certes, qu’il est encore tôt pour trancher, mais ils voient venir les prémices d’une saison dramatique.

Et, dans ce tableau « relativement » obscur, seule la mandarine arrive à tirer son épingle du jeu en maintenant stable son niveau de production.

(M.O)