Le Kenya a été classé parmi les principaux pays africains qui enregistrent des flux financiers illicites record, selon un nouveau rapport de l’ONU qui place le pays au 24ème rang mondial, devançant le Nigéria (34), l’Angola (35), Maurice (51), le Cameroun (53) et l’Afrique du Sud (58).

Le rapport 2020 de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) sur les flux financiers illicites relève que le Kenya a également enregistré le deuxième plus grand montant d’actifs volés retournés aux pays africains en janvier 2020. Avec 17 milliards de shillings (environ 170 millions de dollars), le Kenya est le troisième derrière la Libye (14,2 milliards de shillings) et le Nigéria, qui détient une forte avance de 1 400 milliards de shillings. Le continent africain perd 89 milliards de dollars par an à cause de la fuite des capitaux, une valeur supérieure aux 48 milliards de dollars que le continent recueille annuellement en aide au développement à l’étranger et aux 54 milliards de dollars d’investissements directs étrangers, selon le rapport, présenté à Nairobi par le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.

« Les flux financiers illicites privent les trésors publics des ressources nécessaires pour les dépenses de développement. Les conclusions du rapport confirment que ces flux financiers sont élevés en Afrique et qu’ils ont augmenté au fil du temps », a déclaré M. Kituyi, qui a appelé les pays africains à « s’engager beaucoup plus sur la scène internationale, y compris dans les réformes du système fiscal international, pour le rendre plus adapté aux défis auxquels l’Afrique est confrontée au XXIe siècle ».

Le rapport fait le suivi des statistiques commerciales, principalement des données sur les importations et les exportations des pays africains datant de 2012, donnant une image claire des conséquences de la libéralisation de leurs comptes de capitaux par les pays africains et du renforcement de leur lien avec les marchés financiers mondiaux.