Sur la cinquantaine de sociétés industrielles ayant publié jusqu’ici leurs réalisations semestrielles, 33 affichent des revenus en hausse, profitant principalement d’un effet volume et/ou périmètre, combiné, dans une moindre ampleur, à un effet prix favorable. Cependant, celui-ci commence à s’estomper comparativement à l’année dernière.

Au terme des six premiers mois de cette année, les revenus agrégés des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca s’améliorent de +5,3% à 146,7 milliards de dirhams (MMDH). Ils sont tirés principalement par l’orientation favorable du PNB des financières (+12% à 40,5 MMDH) et, dans une moindre mesure, par la hausse du chiffre d’affaires des valeurs industrielles (+2,8%), à 93,7 MMDH.

Selon l’analyse de BMCE Capital Global Research (BKGR), sur les 50 sociétés industrielles ayant communiqué leurs réalisations, «33 affichent des revenus en hausse, profitant principalement d’un effet volume et/ou périmètre combiné, dans une moindre ampleur, à un effet prix favorable qui commence à s’estomper comparativement à l’année dernière». Il est aussi noté que, quoiqu’en progression sur l’ensemble du premier semestre, les revenus des valeurs industrielles affichent une hausse davantage limitée que sur le seul T1 2023 (+8%), dénotant d’un ralentissement de l’activité commerciale sur le 2e trimestre.

Les banques en force

Par secteur, les banques se positionnent en tant que premier contributeur à la croissance du chiffre d’affaires au 1er semestre, en générant un PNB additionnel de 4,34 MMDH. Les secteurs de l’électricité, de la distribution alimentaire et des télécoms arrivent loin derrière avec des contributions positives respectives de 1,54 MMDH, 1,33 MMDH et 831 MDH. Le PNB des financières ressort en hausse de +12% à 40,5 MMDH, intégrant principalement les contributions additionnelles d’Attijariwafa Bank (+1,53 MMDH), de BCP (+1,25 MMDH) et de BOA (+651 MDH).

Le secteur capitalise, selon BKGR, «sur l’ensemble de ses composantes, notamment le rebond du résultat sur opérations de marché et la très bonne tenue de la marge d’intérêt, en dépit de la hausse du taux directeur». À l’inverse, les distributeurs pétroliers et gaziers ainsi que l’industrie minière sont les secteurs ayant le plus entravé l’orientation favorable des réalisations commerciales de la cote casablancaise au 1er semestre, avec des contributions négatives de 2,04 MMDH et de 1,17 MMDH.

2,8% de hausse du chiffre d’affaires pour les industries

À l’issue du 1er semestre, l’amélioration du chiffre d’affaires des industries (+2,8%), à 93,7 MMDH, est principalement attribuable au bon comportement de Taqa Morocco dont les revenus se bonifient de 26% à 7,44 MMDH (soit +1,54 MMDH), «sous l’effet combiné de l’augmentation des frais d’énergie consécutive à la hausse des prix du charbon sur le marché international et de l’amélioration du taux de disponibilité de 2,2 pts à 94,9%. Ceci est dû à la stratégie de maintenance préventive mise en œuvre par la société ainsi qu’à la réalisation d’une révision mineure de l’Unité 5 d’une durée de 21 jours», explique BKGR.

L’amélioration du chiffre d’affaires des industriels est également tirée par Label Vie qui affiche un top line en appréciation de 22% en y-o-y à 7,53 MMDH (soit +1,33 MMDH). Il est porté principalement par un effet volume, dans le sillage de la reconduction du dispositif anti inflation visant à soutenir le pouvoir d’achat des clients et la poursuite de la stratégie de croissance organique avec six nouvelles ouvertures au S1 2023.

Pour sa part, Maroc Telecom enregistre un CA consolidé en progression de 4,7% en y-o-y à 18,4 MMDH (soit +831 MDH) consécutivement à la bonne tenue des filiales Moov Africa ayant affiché une croissance de +8,5%, conjuguée à l‘amélioration de 1,2% des revenus de ses activités au Maroc.

En outre, l’évolution du marché boursier a été partiellement atténuée par le retrait des revenus de Managem, laquelle a été pénalisée par la baisse importante des cours des métaux (-49% pour le cobalt, -25% pour le zinc et -12% pour le cuivre) et par un effet volume négatif sur l’or dans le sillage de la suspension des activités opérationnelles au Soudan, en raison des tensions armées que connaît ce pays et de la contraction de la production de la mine Trik en Guinée.

Totalenergies Maroc a également affiché un repli des volumes écoulés de -7% en y-o-y, à 840 KT, sous l’effet de la baisse de la demande impactée par le niveau élevé des cours internationaux des produits pétroliers. Au volet bilanciel, la dette nette des sociétés cotées (hors financières) ressort en repli de 3,3% à 53,6 MMDH comparativement à son encours à fin 2022. C’est toujours l’endettement net des télécoms qui en accapare l’essentiel avec une part de 29,4% de l’encours global de la dette, suivi des participations et promotion immobilière (16,1%), du secteur des mines (12,2%) et des matériaux de construction (11,6%).

Des investissements stables  

S’agissant des investissements, l’enveloppe globale mobilisée par les sociétés de la cote casablancaise ressort en quasi-stagnation (-0,5%) à 7,2 MMDH comparativement au 1er semestre 2022. Cette évolution est la résultante du recul de 20,8% des CAPEX d’IAM et de 37,5% d’Aradei Capital, compensé quasi-intégralement par la hausse de +4,6% de ceux d’Aktidal. Ces derniers ont dédiés à l’ouverture de quatre nouvelles cliniques (à Mohammedia, Bouskoura et 2 à Fès) et l’appréciation de 5,3 fois de l’enveloppe d’investissement d’Oulmès, engagée dans la poursuite de son plan de développement industriel. 41% des Capex ont été drainés par l’opérateur télécoms historique IAM, suivi des minières avec une part de 17% en particulier Mamagem dont 40% ont été alloués aux nouveaux projets de développement du groupe, notamment le démarrage des travaux du projet cuprifère de Tizert et la finalisation de l’acquisition des actifs miniers Bambouk au Sénégal.

Sanae Raqui