Le vice-président américain Mike Pence a affirmé mardi qu’il n’invoquera pas le 25ème amendement pour démettre de ses fonctions le président Donald Trump, comme le réclament les démocrates qui invoquent l’inaptitude du locataire de la Maison Blanche après les récentes violences au Capitole.

« Je ne crois pas qu’une telle ligne de conduite soit dans le meilleur intérêt de notre nation ou conforme à notre Constitution », écrit Pence dans une lettre adressée à la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, alors que la Chambre contrôlée par les démocrates est en passe d’adopter une résolution appelant le vice-président à invoquer d’urgence l’amendement et convoquer le Cabinet pour déclarer Trump inapte à assumer ses fonctions

Pour le vice-président américain, ledit amendement n’est « pas un moyen de punition ou d’usurpation », et que l’invoquer « créerait un terrible précédent ». Il a ajouté que l’administration Trump s’est engagée à assurer une transition ordonnée à une semaine de l’investiture du président élu, Joe Biden. Vu que l’invocation du 25ème amendement n’a aucune chance d’aboutir, les démocrates ont déjà entamé les démarches pour lancer une seconde procédure de destitution contre le président Trump qu’ils accusent d’avoir « incité à la violence » contre le siège du Capitole, pendant la séance de l’annonce solennelle de la victoire de Biden à l’élection présidentielle du 3 novembre

Dans sa première réaction, le président américain s’en est pris aux démocrates qui tentent de le forcer à quitter ses fonctions à quelques jours de la fin de son mandat, tout en se défendant d’avoir incité les violences survenues au Congrès. Trump a estimé qu’une démarche pour le démettre de ses fonctions est « totalement ridicule » et risque de provoquer l’ire de ses partisans dans un pays déjà profondément divisé, qualifiant la nouvelle tentative de le destituer de « continuation de la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire de la politique »

« Le 25ème amendement ne présente aucun risque pour moi mais reviendra hanter Joe Biden et l’administration Biden », a-t-il en outre prévenu. Le locataire de la Maison Blanche a également appelé à « la non violence » sur fond d’une montée d’inquiétudes quant à la possibilité de manifestations plus violentes à l’approche du jour de l’investiture de son successeur le 20 janvier courant.

Enhardis par l’indignation suscitée par les violences au siège du Congrès le 6 janvier, les démocrates semblent déterminés à demander la destitution de Trump avant que Joe Biden ne prête serment. Un vote est prévu dès mercredi sur la nouvelle procédure de destitution.