Le classement du Maroc dans l’Indice mondial de disparité entre les sexes 2023 met en évidence les défis importants auxquels le pays est confronté dans sa quête d’égalité des sexes. Avec un score de 0,621, le pays se classe 136e sur 146 pays étudiés, témoignant d’un recul de -0,003 par rapport aux classements précédents.

Ce recul place le Maroc aux côtés de pays tels que l’Iran et l’Afghanistan, qui sont également confrontés à d’importantes disparités entre les sexes.

Il est à noter que le Maroc, ainsi que l’Égypte et l’Algérie, enregistre des reculs constants de ses scores de parité depuis la dernière édition de l’indice.

Selon le Rapport sur la disparité entre les sexes de l’Organisation mondiale du commerce, si les progrès se poursuivent au rythme actuel, il faudra environ 152 ans pour atteindre une parité régionale complète. Cela souligne la nécessité urgente d’agir pour combler les écarts entre les sexes dans la région.

Comparée à d’autres régions, la région MENA est la plus éloignée de la parité entre les sexes, avec un score de 62,6 %. Cela représente une baisse de 0,9 point de pourcentage depuis la dernière édition de l’indice, sur la base de l’échantillon constant de pays couverts depuis 2006.

Les Émirats arabes unis, Israël et Bahreïn ont atteint la plus grande parité dans la région, tandis que le Maroc, Oman et l’Algérie se classent au plus bas.

En examinant les dimensions spécifiques de l’égalité des sexes, les performances du Maroc en termes de participation économique et d’opportunités sont particulièrement préoccupantes, le pays se classant 141e avec un score de 0,404.

En ce qui concerne l’accès à l’éducation, le Maroc se classe 115e avec un score de 0,953. Les pays les plus peuplés de la région, tels que le Maroc, l’Algérie et l’Égypte, affichent les niveaux les plus bas de parité entre les sexes en matière d’accès à l’éducation et de taux d’alphabétisation.

Le Maroc est également confronté à des défis en matière de santé et de survie, se classant 130e avec un score de 0,961.

Pendant ce temps, le pays se classe 90e dans l’indice de l’autonomisation politique, avec un score de 0,165.

La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord accuse encore un retard en matière d’autonomisation politique, avec une parité régionale de seulement 14 %.

Le rapport souligne qu’à l’exception de la Tunisie et d’Israël, aucun pays de la région n’a eu de femme chef d’État au cours des 50 dernières années.

De plus, la présence de femmes à des postes ministériels est faible dans la plupart des pays, seuls la Tunisie, Bahreïn et le Maroc comptant plus de 20 % de femmes ministres.

Il est à noter que l’Arabie saoudite et le Liban ont encore des gouvernements entièrement masculins, en plus de disparités significatives entre les sexes en matière de représentation politique.

L’Indice mondial de disparité entre les sexes sert de référence annuelle pour mesurer la parité entre les sexes dans quatre dimensions clés : la participation économique et les opportunités, l’accès à l’éducation, la santé et la survie, et l’autonomisation politique.

Depuis sa création en 2006, l’indice suit les progrès et les efforts de nombreux pays dans la réduction des écarts entre les sexes au fil du temps.