Stockholm, qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE, et Copenhague s’inquiètent de voir cette règle européenne menacer leur modèle de négociation collective entre patronat et syndicats.
Mercredi, le ministère danois du travail a annoncé dans un communiqué un recours en annulation de la directive, qui est entrée en vigueur le 14 novembre, devant la Cour de Justice de l’Union européenne.
« Notre conclusion préliminaire est que la Suède devrait pouvoir se joindre à la plainte danoise », a déclaré la ministre adjointe du Travail, Paulina Brandberg, à l’agence de presse suédoise TT.
« Il est dans l’intérêt de la Suède comme Etat-membre de défendre très clairement le modèle suédois », a-t-elle affirmé.
Parmi les 27 pays de l’UE, 21 ont un salaire minimum légal, tandis qu’en Autriche, Chypre, Danemark, Finlande, Italie et Suède, les salaires sont déterminés par la négociation collective.
Si la fixation d’un salaire minimal reste une compétence nationale, les États membres devront désormais « s’assurer que leurs salaires minimaux nationaux permettent aux travailleurs de vivre décemment, en tenant compte du coût de la vie et des différents niveaux de rémunération ».
Le texte prévoit également de demander aux pays, où moins de 80% des travailleurs sont couverts par la négociation collective, d’établir « un plan d’action afin d’augmenter cette couverture ».
Même si les salaires en Suède sont élevés, les partenaires sociaux suédois, y compris les syndicats, voient d’un mauvais oeil l’accord européen obtenu en juin dernier, et validé en septembre par le Parlement européen.
Tant l’extrême droite des Démocrates de Suède, premier appui du gouvernement au Parlement, que les sociaux-démocrates dans l’opposition, sont eux aussi hostiles au projet.