Seul 1 pays sur 3 est prêt à accueillir en toute sécurité les enfants pour la rentrée scolaire en Afrique de l’Ouest et du Centre, selon le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF), qui appelle les Etats de cette région à accélérer une réouverture sûre des écoles, avec des mesures de protection sanitaires et d’hygiène adéquates.

L’agence onusienne a indiqué mercredi que seuls 7 des 24 pays de la région ont été capables de rouvrir convenablement leurs portes pour la nouvelle année scolaire 2020-2021.

« Nous n’avons pas de temps à perdre. Chaque jour qui passe, des millions d’enfants et de jeunes qui n’ont pas d’opportunités pour accéder en toute sécurité à un enseignement sont privés de leur droit à l’éducation et leur avenir est menacé », a déclaré la Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Marie-Pierre Poirier, dans un communiqué.

Six mois après le début de la pandémie qui a forcé tous les pays de cette région à fermer leurs écoles, les pays désormais prêts sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, le Congo, la Guinée Équatoriale, la Sierra Leone et le Tchad, selon l’UNICEF.

La pandémie de Covid-19 a interrompu l’éducation de millions d’enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, « une région qui fait déjà face à de nombreux défis pour offrir une éducation de qualité pour chaque enfant, même dans les contextes d’urgence », a expliqué Poirier.

Les fermetures d’écoles ont des conséquences néfastes pour l’apprentissage et le bien-être des enfants, avec des enfants, en particulier les filles des communautés les plus marginalisées, qui paient le plus lourd tribut. Les faits, dont ceux tirés de l’épidémie d’Ebola en 2014 en Sierra Leone, démontrent que plus les enfants sont hors des écoles, plus le risque est grand qu’ils abandonnent l’école.

Depuis le début de la pandémie, les violences contre les enfants connaissent une augmentation. Une enquête récente menée au Burkina Faso révèle que 32% des enfants vivant dans les régions affectées par des conflits ressentent une hausse des violence domestiques contre les filles et les garçons, du fait du confinement dans leur foyer.

De plus quand les enfants ne sont pas scolarisés, ils font face à un risque accru de recrutement par des groupes armés, de mariage et de grossesses précoces et d’autres formes d’exploitations et d’abus.

Mais dans cette marche pour une réouverture des classes, les pays doivent faire face à certains défis, notamment dans le domaine de l’hygiène, note l’agence onusienne.

La moitié des enfants du monde qui n’ont pas accès aux installations de lavage des mains vivent en Afrique subsaharienne, précise l’UNICEF, signalant qu’en Guinée-Bissau seuls 12% des écoles offrent un accès au lavage des mains avec de l’eau et du savon, qu’au Niger elles sont 15% seulement, 22% au Sénégal et 25% au Burkina Faso.
En outre, dans toute la région, la plupart des classes sont souvent surchargées, et il manque des enseignants formés pour soutenir les enfants dans leurs apprentissages.