Depuis début 2022, le secteur des télécoms affiche un taux de croissance du parc Internet variant entre +6,4% et +8%, contre +14,2% à +17%, un an auparavant, à quelques exceptions près. Détails.

La publication d’un paragraphe – dans la note de conjoncture n°310 du mois de décembre 2022 de la Direction des études et des prévisions financières – braque les projecteurs sur l’évolution de certains marchés du secteur des télécoms, qui commence à nous habituer à la publication au compte-goutte de ses indicateurs.

Dans un tel contexte, même des indicateurs de fin septembre sont bons à prendre. Il s’en dégage que l’effet dynamisant du Covid-19, sur la croissance à deux chiffres qu’on a pu observer sur le parc des abonnements à Internet en 2020 et 2021 – s’est estompé.

Ainsi, depuis début 2022, le secteur affiche un taux de croissance du parc Internet variant entre +6,4% et +8%, contre un taux fluctuant entre +14,2% et +17%, l’an dernier. Lors de la comparaison des taux de croissance trimestriels du parc des abonnements à Internet, entre 2019 et 2022, ce qui saute aux yeux, c’est le fait que ceux-ci n’atteignent pas les taux de croissances à 2 chiffres de 2020 et 2021.

2022 affiche même des taux trimestriels légèrement en deçà de ceux de 2019.

Certes, le parc Internet a atteint 36,6 millions d’abonnés au terme des neuf premiers mois de 2022, contre 33,9 millions à fin septembre 2021, soit +7,96% en un an. Mais on assiste cependant à un léger fléchissement du nombre de nouveaux abonnements. Ce qui est compréhensible après la course vers les technologies numériques qu’on a pu observer en 2020 et 2021, du fait de la crise de Covid-19.

Cette course s’est traduite par une demande de connectivité en hausse, une utilisation accrue des services de commerce électronique, l’adoption d’applications de travail collaboratif et un regain d’intérêt pour les possibilités offertes par les technologies numériques. Ainsi, dans le secteur du commerce de détail, la crise sanitaire a entraîné une augmentation de la part du commerce électronique. En 2021 également, il y avait encore quelques entraves à la tenue de certaines activités en présentiel. Ce qui a contribué à dynamiser davantage l’évolution du parc d’abonnements à Internet. Maintenant que la plupart des activités, notamment le business, peuvent se faire sans contrainte en présentiel, pourquoi s’en priver ?

Des indicateurs positifs malgré tout
L’on note tout de même une bonne tenue des indicateurs du secteur des télécoms. Le parc de l’Internet s’est accru de 8%, à fin septembre 2022, après une augmentation de 6,8% à fin juin 2022 et de 17,8% à fin septembre 2021. Il a atteint 36,6 millions d’abonnés contre 33,9 millions d’abonnés à la même période de 2021. Comparé à la même période de 2019, ce parc a augmenté de 39,7% (ou +10,4 millions d’abonnés).

Pour ce qui est du parc global de la téléphonie, au terme des neuf premiers mois de 2022, les indicateurs continuent d’afficher une évolution favorable. En effet, le parc global de la téléphonie compte à son actif plus de 57 millions d’abonnés, en hausse de 5,1%, après une croissance de 4,6% à fin juin 2022 et 8,1% il y a une année. En faisant un zoom sur le parc de la téléphonie mobile (qui représente 95% de ce parc), les chiffres indiquent qu’il s’est renforcé de 5% à fin septembre 2022, contre +4,5% à fin juin 2022 et +8,2% un an auparavant.

À cela s’ajoutent d’autres constats. Le principal étant que les taux de croissance trimestriels de 2022 ne sont pas aussi importants que ceux de 2021, mais légèrement au-dessus de ceux de 2019, année de référence parce que n’ayant pas été impactés par les effets de la pandémie. Le deuxième constat est qu’on note une forte croissance du parc de la téléphonie mobile en 2021 et pas autant en 2020, comme constaté au niveau du parc Internet. Des taux de croissance assez faibles qui correspondent aux croissances trimestrielles les plus médiocres des quatre dernières années. De son côté, le parc de la téléphonie fixe s’est consolidé de 5,3%.

Modeste Kouamé