La présidence du ministère public en partenariat avec le bureau multi-pays de l’ONU Femmes a lancé, ce lundi à Rabat, sa campagne de communication et de sensibilisation sur la lutte contre la traite des êtres humains.

A travers cette campagne lancée à l’occasion de la clôture du programme « accès aux services judiciaires pour femmes et enfants victimes de la traite humaine au Maroc », le ministère public et l’organe onusien ambitionnent de sensibiliser le public ainsi que les partenaires nationaux et les organisations de la société civile sur ce fléau, ses manifestations, ainsi que sur le cadre législatif marocain, qui, par le biais de la loi n° 27.14, lutte contre ce phénomène et protège les droits des victimes.

S’exprimant à cette occasion, le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, Mohamed Abdennabaoui a affirmé que la lutte contre la traite humaine demeure au centre des préoccupations de la politique pénale nationale à travers la mise en œuvre de la loi relative à la lutte contre la traite des êtres humains. « Cette loi offre un cadre efficace pour réprimer les trafiquants d’êtres humains et garantir une protection juridique aux victimes », a-t-il dit.

Abdennabaoui a également indiqué que la justice pénale est appelée à prendre toutes les mesures nécessaires afin de lutter contre la traite des êtres humains, en particulier pour le Maroc qui accueille un nombre très important des migrants, que ce soit ceux qui souhaitent transiter par le Maroc ou ceux qui veulent s’y installer. Les situations économiques et sociales défavorisées de ces catégories en font une victime présumée des réseaux de traite, a-t-il déploré.

Le président du ministère public a en outre affirmé que la lutte contre le crime de traite des êtres humains pose des défis à la politique pénale, notamment en matière d’identification des victimes et de dénonciation des crimes, outre la sensibilisation sur les dangers et les moyens par lesquels ils sont commis.

La représentante du Bureau d’ONU-Femmes à Rabat, Leila Rhiwi, a relevé que cette rencontre a pour objectif de rendre accessible la loi n° 27.14 relative à la traite des êtres humains et de faire connaitre à l’opinion publique l’ensemble des dispositions mises en place par le ministère public pour soutenir et protéger les droits des victimes.

Elle a également précisé que selon le rapport des Nations-Unies, 70% des victimes de la traite dans le monde sont des femmes et des filles qui sont soumises à l’exploitation sexuelle, la mendicité, le travail forcé, le trafic d’organes et plusieurs autres formes d’exploitation.

« Il est très important aujourd’hui que l’opinion publique prenne conscience qu’il existe un cadre légal, des cellules d’accueil et des dispositifs qui protègent et prennent en charge les victimes de traite humaine », a-t-elle noté.

Le programme « accès aux services judiciaires pour femmes et enfants victimes de la traite humaine au Maroc », mis en œuvre par la présidence du ministère public, en partenariat avec l’ONU Femmes et avec le soutien financier de la Confédération suisse, vise également à renforcer les capacités des magistrats et des assistants sociaux dans le but d’assurer une protection effective des victimes de la traite humaine.

Les efforts déployés par la présidence du ministère public dans la lutte contre la traite des êtres humains s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles et des engagements internationaux du Maroc, notamment le Protocole de Palerme ratifié en 2011, visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, particulièrement des femmes et des enfants.