Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a dévoilé, mercredi soir, la liste de son gouvernement, après quatre jours d’attente.

Il s’agit d’un exécutif reconfiguré avec 28 départements au lieu de 36 dans l’ancien gouvernement, dont 50 pc des femmes.

Dans un discours à cette occasion, le président sud-africain a fixé les priorités de son gouvernement, notamment la redynamisation de l’économie, la lutte contre la corruption et la création d’emplois.

Ramaphosa a souligné que les Sud-Africains sont conscients des difficultés auxquelles le pays est confronté. Les attentes n’ont jamais été aussi importantes, a-t-il dit, invitant les membres de son gouvernement à faire preuve d’efficacité dans l’exercice de leurs fonctions.

Ainsi, David Mabuza a été désigné au poste de vice-président. Le ministère des Relations internationales et de la Coopération est confié à Naledi Pandor, qui sera secondé par deux ministres adjoints.

Des membres de l’ancien gouvernement ont conservé leurs postes dont le ministre des finances Tito Mboweni et le ministre des Entreprises publiques, Gordhan Pravin. Le nouveau gouvernement prêtera sermon dès jeudi.

Ramaphosa devait annoncer la liste de son exécutif peu après son investiture samedi dernier. Cependant, il a dû retarder l’annonce en attendant les résultats des enquêtes de la commission d’intégrité du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) au sujet de l’implication présumée de certains membres du parti dans des scandales de corruption.

Ce retard a découragé les investisseurs qui attendent avec impatience la mise en œuvre des engagements du président sud-africain pour relancer l’économie. Le retard a également accentué l’incertitude, provoquant une nouvelle dégringolade de la monnaie sud-africaine, le rand.

Le rand a ainsi perdu cette semaine 1,1 pc de sa valeur face au dollar américain, le billet vert s’échangeant mercredi à 14,87 rands

Lors de son investiture, Ramaphosa a promis de bâtir une société plus égalitaire et plus prospère, tout se disant conscient des défis que le pays doit relever.

Il a indiqué qu’en dépit des différences et des amertumes, les Sud-Africains partagent les mêmes espoirs et les mêmes aspirations.

Les défis sont réels, mais ne sont pas insurmontables, a-t-il dit, soulignant que les Sud-Africains veulent voir des mesures concrètes pour bâtir un pays uni et libre.

«La route sera longue et difficile», a-t-il dit, notant que la réalisation des aspirations et des attentes des Sud-Africains demandera efforts, patience et innovation.

Agé de 66 ans, Ramaphosa dirige le pays depuis la démission forcée en février 2018 de Jacob Zuma, poussé vers la sortie par lANC, en raison de son implication présumée dans des scandales politico-financiers.

Ramaphosa a conduit l’ANC à sa sixième victoire électorale lors des élections générales, qui se sont déroulées dans le pays le 8 mai. L’ANC, qui dirige le pays depuis 1994, a remporté le scrutin par 57,7 des suffrages. Il s’agit de la plus faible performance du parti de l’icône Nelson Mandela depuis les premières élections multiraciales tenues dans le pays peu après la fin de l’apartheid.

De nombreux dossiers épineux sont sur la table du nouvel exécutif, notamment la redynamisation d’une économie moribonde, la lutte contre la corruption et la réduction des énormes déficits sociaux dont souffre le pays.

Plus d’un quart de siècle après la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud reste un des pays les plus inégalitaires de la planète, affecté par un chômage de plus de 27 pc de la population active, un fort taux de pauvreté et une corruption galopante.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, Ramaphosa répète qu’il va tourner la page du règne calamiteux de Jacob Zuma (2009-2018), terni par les scandales qui ont éclaboussé l’Etat et le parti.