Uber Technologies a confirmé ce lundi son intention de racheter Careem Networks FZ, un concurrent basé à Dubaï, pour 3,1 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), une acquisition qui intervient peu avant l’IPO prévue du géant américain du secteur.

Le groupe a précisé qu’il verserait 1,4 milliard de dollars en numéraire et 1,7 milliard de dollars en obligations convertibles dans le cadre d’une transaction qui lui donnera pleine propriété de Careem, valorisé à deux milliards de dollars lors de son dernier tour de table, où figure notamment Daimler.

Uber voulait à tout prix conclure cet accord de rachat avant de se lancer dans sa tournée de présentation (« roadshow ») de ses performances censée convaincre les investisseurs de participer son introduction en Bourse. L’acquisition interrompt par ailleurs une série de désinvestissements du groupe – en Chine, en Russie, en Asie du Sud-Est – donnant l’impression qu’il ne dominait plus aussi nettement qu’auparavant son secteur.

Dans un message parvenu à Infomédiaire Maroc, Careem annonce un futur ‘‘partenariat’’ avec Uber, mais sans donner plus de précisions.

Feu vert

Les actionnaires de Careem, parmi lesquels se trouvent la société d’investissement du prince saoudien Alwaleed bin Talal et la société de e-commerce japonaise Rakuten, avaient été invités à donner leur feu vert d’ici ce mardi, selon Bloomberg.

Careem était évalué à environ 1 milliard de dollars lors d’une levée de fonds en 2016, ce qui en fait l’une des startups technologiques les plus précieuses du Moyen-orient. L’entreprise compte plus d’un million de chauffeurs et exerce ses activités dans plus de 90 villes de 15 pays, selon son site internet. Il est plus grand qu’Uber au Moyen Orient, en Afrique du Nord, au Pakistan et en Turquie, avec une présence dans 98 villes dans ces régions contre 23 pour le groupe américain.

De son côté, Uber est présent dans 70 pays mais est confronté à une vive concurrence en Amérique latine et en Inde et à un cadre réglementaire qui se durcit en Europe.

Selon l’agence de presse Reuters, Uber prévoit de lancer dès avril son processus d’introduction en Bourse, se lançant ainsi à la poursuite de son rival plus petit Lyft . Uber entend obtenir une valorisation pouvant aller jusqu’à 120 milliards de dollars via sa mise sur le marché tandis que Lyft, autre société américaine, espère entre 20 et 25 milliards.