La pandémie de Covid-19 est-elle encore assez grave pour mériter le niveau d’alerte maximal de l’OMS ? Le comité d’urgence sur le Covid-19 de l’organisation a tranché sur la question.

L’Organisation mondiale de la santé a décidé de maintenir son niveau d’alerte maximal sur la pandémie de Covid-19, trois ans jour pour jour après avoir déclaré la maladie en tant qu’urgence de santé publique de portée internationale.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a suivi les recommandations du Comité d’urgence sur le Covid-19, des experts qui se réunissaient pour la 14ème fois vendredi, selon un communiqué. Le docteur Tedros avait déjà fait savoir qu’il jugeait prématurée la levée du niveau d’alerte le plus élevé.

Dans une réunion tenue le vendredi, le patron de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est revenu sur la situation. « Bien que je ne veuille pas devancer l’avis du comité d’urgence, je reste très préoccupé par la situation dans de nombreux pays et le nombre croissant de décès », avait-il souligné quelques jours plus tôt, lors d’un point de presse régulier à Genève.

« Mon message est clair : “Ne sous-estimez pas ce virus, il nous a surpris et continuera de nous surprendre et il continuera de tuer, à moins que nous ne fassions plus pour fournir les moyens sanitaires aux personnes qui en ont besoin et pour lutter contre la désinformation à l’échelle mondiale”, avait insisté le directeur général, qui peut choisir de suivre ou non l’avis du Comité d’urgence.

La 14e réunion de ce Comité a lieu près de trois ans jour pour jour depuis qu’il a recommandé pour la première fois de déclarer la Covid-19, urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut niveau d’alerte de l’OMS.

Depuis, ce panel d’experts se réunit tous les trois mois pour discuter de la pandémie et rend ensuite compte au docteur Tedros, sous forme de recommandations.

Ce dernier avait aussi souligné, mardi dernier, que “bien que nous soyons clairement en meilleure position qu’il y a trois ans, lorsque cette pandémie a frappé pour la première fois, la réponse collective mondiale est à nouveau mise à rude épreuve.”

La maladie a fait 170.000 morts ces deux derniers mois, en particulier en Chine, l’endroit même où la maladie avait été détectée pour la première fois fin 2019.

Le docteur Tedros a regretté que trop peu de personnes soient correctement vaccinées et que la surveillance et le séquençage génétique, qui permettent de suivre l’évolution du virus et ses déplacements, aient fortement chuté.