Le nombre de touristes internationaux pourrait chuter de 60% à 80% en 2020, par rapport à l’année précédente, en raison de l’impact de la crise provoquée par la pandémie de nouveau coronavirus, a annoncé, jeudi, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

« C’est de loin la crise la plus grave à laquelle le tourisme international ait été confronté depuis le début des relevés en 1950. L’impact se fera sentir à des degrés divers dans les différentes régions du monde et à des moments qui se chevauchent, l’Asie et le Pacifique devant être les premiers à rebondir », a souligné l’Organisation onusienne basée à Madrid, dans un communiqué.

Le tourisme international a plongé de 22% au premier trimestre, soit 67 millions de touristes internationaux en moins, sur un an, ce qui représente une perte de 80 milliards de dollars en termes d’exportations, a relevé la même source, notant que cette situation met en danger des millions de foyers dont les moyens de subsistance dépendent du tourisme et menace de réduire à néant les progrès réalisés dans la poursuite des objectifs de développement durable (ODD). « Le monde est confronté à une crise sanitaire et économique sans précédent. Le tourisme a été durement touché, avec des millions d’emplois menacés dans l’un des secteurs à plus forte intensité de main-d’œuvre de l’économie », a affirmé le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, cité dans le communiqué.

Au total, les pertes financières pourraient aller de 910 milliards de dollars à 1.200 milliards de dollars.

Ces nouvelles prévisions sont basées sur trois scénarios de sortie de crise: réouverture progressive des frontières internationales et levée des restrictions de voyage début juillet (baisse de 58% des arrivées), début septembre (-70%) et début décembre (-78%).

L’OMT a dit ainsi craindre « la mise en danger de 100 à 120 millions d’emplois directs dans le tourisme ». Selon l’enquête du Groupe d’experts de l’OMT, la demande intérieure devrait se redresser plus rapidement que la demande internationale. La plupart d’entre eux s’attendent à voir des signes de reprise au dernier trimestre 2020, mais surtout en 2021.

« Les voyages de loisirs, et en particulier ceux effectués pour rendre visite à des amis et des parents, devraient reprendre plus rapidement que les voyages d’affaires », a estimé le rapport. Les avis concernant la reprise des voyages internationaux sont plus positifs en Afrique et au Moyen-Orient , la majorité des experts prévoyant une reprise en 2020. Les experts des Amériques sont les moins optimistes et les moins enclins à croire à une reprise en 2020, tandis qu’en Europe et en Asie, les perspectives sont mitigées, la moitié des experts prévoyant une reprise au cours de cette année.