Les cybercriminels sont bien souvent opportunistes, à la recherche de données, d’argent et de facilité d’accès. Si les grandes entreprises ont souvent été la cibles de cyberattaques ces dernières années, les petites et moyennes entreprises ne sont pas épargnées pour autant, car comme le démontrent les statistiques. D’ailleurs, plus de 60 % des PME ont subi des cyberattaques au cours de l’année 2022, rappelle Kaspersky dans sa toute dernière note intitulée « Combines et manigances. Top 5 des menaces que les PME doivent surveiller en 2023 ».

Dans sa note, Kaspersky souligne que les cyberattaques peuvent causer de nombreux dommages aux entreprises: fuite de données confidentielles, perte de capitaux et de parts de marché précieuses, etc.; les cybercriminels ne manquent pas de moyens pour atteindre leurs objectifs. C’est dans ce cadre que le spécialiste a dressé une liste des 5 principales menaces que les cadres dirigeants de PME doivent surveiller.

  • Risque 1 : Les fuites de données causées par les employés

Les données d’une entreprise peuvent être divulguées de différentes manières, et dans certains cas, de manière involontaire, est-il indiqué. Pendant la pandémie, de nombreux travailleurs à distance ont utilisé leurs ordinateurs professionnels dans le cadre de leurs loisirs, que ce soit pour jouer à des jeux en ligne, regarder des films ou utiliser des plateformes de cours. « Cette nouvelle habitude est un facteur de risques pour les entreprises, d’autant plus que cette tendance est appelée à perdurer », signale Kaspersky.

Ceci étant, le niveau de cybersécurité depuis l’adoption massive du télétravail s’est amélioré. Néanmoins, les ordinateurs professionnels utilisés à des fins de divertissement demeurent l’un des principaux moyens d’obtenir un accès initial au réseau d’une entreprise. En cherchant des sites pour télécharger le dernier épisode d’une série ou un film récemment sorti, les internautes peuvent rencontrer divers types de logiciels malveillants, notamment des chevaux de Troie, des logiciels espions, des portes dérobées, et des logiciels publicitaires. Selon les statistiques de Kaspersky, 35 % des
utilisateurs qui ont été confrontés à des menaces par le biais de plateformes de streaming ont été affectés par des chevaux de Troie. Si ces logiciels malveillants se retrouvent sur un ordinateur professionnel, les attaquants peuvent pénétrer dans le réseau de l’entreprise, rechercher et voler des informations sensibles.
D’autre part, il n’est pas rare de voir attribuer d’éventuelles fuites de données à d’anciens employés. Pourtant, selon une étude récente, seuls 40% des dirigeants de PME interrogés ont répondu être convaincus que leurs anciens employés n’ont pas accès aux données de l’entreprise stockées dans les services cloud, ou ne peuvent pas utiliser les comptes de l’entreprise. Il arrive que ces ex-collaborateurs ne se souviennent même pas avoir eu accès à telle ou telle ressource. Mais un contrôle de routine effectué par les responsables pourrait permettre de révéler que des personnes non autorisées ont effectivement accès à des informations confidentielles, une raison suffisante pour justifier une amende. Selon Kaspersky, tout accès à un système, qu’il s’agisse d’un environnement collaboratif, d’une messagerie professionnelle ou d’une machine virtuelle, augmente la surface d’attaque. Même une simple discussion entre collègues sur des sujets non professionnels peut être  exploitée pour des attaques par ingénierie sociale.

  • Risque 2 : Les attaques DDoS

Les attaques par déni de service distribué tirent parti des limites de capacité spécifiques qui s’appliquent à toutes les ressources du réseau, comme l’infrastructure qui permet la mise en place du site web d’une entreprise. L’attaque DDoS envoie de multiples requêtes à la ressource web attaquée, dans le but de dépasser la capacité du site web à traiter toutes
les requêtes et ainsi empêcher le site de fonctionner correctement.

Les cyberpirates recourent à différentes sources pour agir sur des organisations telles que les banques, les médias ou les détaillants, fréquemment victimes d’attaques DDoS. A
noter que les attaques DDoS contre les sites de vente en ligne ont tendance à augmenter pendant les vacances, périodes où les clients sont plus actifs. Une tendance à la hausse est également observable du côté des entreprises de jeux vidéo. Il convient de souligner que de nombreuses attaques DDoS ne sont pas signalées, car les montants versés sont généralement peu élevés.

  • Risque 3 : La chaîne d’approvisionnement

Être attaqué par le biais d’une chaîne d’approvisionnement signifie généralement qu’un service ou un programme utilisé par une entreprise depuis longtemps est devenu malveillant. Il s’agit d’attaques menées par l’intermédiaire des vendeurs ou des fournisseurs de l’entreprise: il peut s’agir d’institutions financières, de partenaires logistiques, ou encore d’un service de livraison à domicile. Ces attaques peuvent varier en
complexité et en puissance.

  • Risque 4 : Les malwares

Les fichiers malveillants peuvent se cacher partout : si vous téléchargez des fichiers illégitimes, assurez-vous qu’ils ne puissent pas vous nuire. Alors que plus d’un quart des petites et moyennes entreprises optent pour des versions piratées ou sans licence des logiciels professionnels afin de réduire leurs coûts, il convient de mentionner que ces logiciels peuvent contenir des fichiers malveillants ou indésirables susceptibles de compromettre les systèmes de l’entreprise. En outre, les dirigeants de PME doivent se méfier des brokers d’accès, car il est probable que ces groupes causent beaucoup de torts aux entreprises en 2023. Leurs clients, demandeurs d’accès illégaux, comprennent aussi bien des personnes adeptes de cryptojacking que des voleurs d’identifiant bancaires, des ransomwares, des voleurs de cookies et d’autres logiciels malveillants problématiques.

  • Risque 5 : L’ingénierie sociale 

La suite Office 365 de Microsoft est de plus en plus utilisée et, sans surprise, ses utilisateurs sont de plus en plus ciblés par tentatives de phishing. Les fraudeurs ont recours à toutes sortes d’astuces pour inciter les utilisateurs professionnels à saisir leur mot de passe sur un site Web illégitime ressemblant à la page de connexion de Microsoft.

Les experts de Kaspersky ont mis au jour de nombreuses nouvelles façons dont les cybercriminels spécialisés en phishing tentent de tromper les dirigeants d’entreprises. Ces stratagèmes s’avèrent parfois très élaborés: certains imitent des services de prêt ou de livraison, en partageant un faux site Web ou en envoyant des e-mails contenant de faux documents comptables. Certains attaquants se font passer pour des plates-formes en ligne légitimes afin de tirer profit de leurs victimes. Il peut même s’agir de services de transfert d’argent très populaires. Les chercheurs de Kaspersky ont aussi signalé un lien vers une page traduite à l’aide de Google Translate, utilisé pour contourner les mécanismes de cybersécurité. Les expéditeurs de l’e-mail prétendent que la pièce jointe est une sorte de document de paiement disponible exclusivement pour le destinataire, qui doit être étudié pour une « réunion de présentation de contrat et de paiements ultérieurs. » Le lien du bouton Ouvrir pointe vers un site traduit par Google Translate. Cependant, le lien mène à un faux site créé par les attaquants dans le but de voler de l’argent à leurs victimes.

En résumé, les cybercriminels mettent tous les moyens en œuvre possibles pour arriver à leurs fins. Néanmoins, une étude de Kaspersky a démontré que 41 % des PME disposent d’un plan de prévention des crises, et se soucient donc sérieusement des enjeux liés à la cybersécurité.

Comment se prémunir ? 

Pour que les entreprises puissent se protéger au mieux contre les cyberattaques, Kaspersky fait les recommandations suivantes :

●     Mettez en place une politique de mots de passe forts, exigeant que le mot de passe d’un compte utilisateur standard comporte au moins huit lettres, un chiffre, des lettres majuscules et minuscules et un caractère spécial. Veillez à ce que ces mots de passe soient modifiés en cas de suspicion de compromission. Pour mettre cette approche en pratique sans efforts supplémentaires, utilisez une solution de sécurité dotée d’un gestionnaire de mots de passe complet intégré.

●      N’ignorez pas les mises à jour qui vous sont proposées. Celles-ci apportent généralement non seulement de nouvelles fonctionnalités et des améliorations de l’interface, mais elles apportent également des correctifs aux vulnérabilités découvertes.

●      Assurez-vous que vos employés soient hautement sensibilisés aux enjeux cyber. Encouragez vos employés à en savoir plus sur les menaces actuelles et les moyens de
protéger leur vie personnelle et professionnelle et suivez des cours gratuits adaptés. La mise en place de programmes complets et efficaces de formation des employés par des tiers est un bon moyen de faire gagner du temps au service informatique et d’obtenir de bons résultats rapidement.